Désertification et sécheresse : le Congo maîtrise son taux de déforestation

Mardi 16 Juin 2020 - 16:00

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Le 17 juin de chaque année a été décrété par l’Organisation des Nations unies Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse. A cette occasion, la ministre du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, a prononcé une déclaration au nom du gouvernement.

La désertification, a dit la ministre du Tourisme et de l’Environnement dans sa déclaration, n’est pas seulement l’avancée du désert du Sahara ou la sécheresse au Sahel. C’est aussi et avant tout la dégradation des terres, partout où elle se produit. « Gardons-nous aussi de croire, en ces temps où tous ensemble nous combattons le coronavirus, que cette journée n’est qu’une parenthèse. Comme le dit justement l’ONU, la détérioration des sols est l’un des principaux facteurs environnementaux des épidémies émergentes de maladies infectieuses. C’est dire que les enjeux sociétaux, sanitaires et écologiques de cette thématique sont vitaux pour l’humanité. »

Ajoutant que le constat est clair et amer. En 2050 la planète sera peuplée à dix milliards d’habitants, alors qu’un tiers des terres arables dans le monde et deux tiers des terres africaines sont dégradées et pourront bientôt être impropres à cultiver. Les raisons en sont connues. La déforestation tout d’abord : quand on coupe des arbres, la terre s’érode, entraînant des éboulements. La pluie ne pénètre plus, les sols se dessèchent. Ensuite, l'exploitation agricole mal maîtrisée détériore les sols au détriment de la vie. Climat, biodiversité et désertification sont les trois pièces d’un même puzzle et la qualité des terres est à la fois une menace et une solution pour le climat et pour la biodiversité, a indiqué Arlette Soudan-Nonault dans cette déclaration.

« Le Congo, notre pays, a su très tôt prendre la mesure de cette menace. Chef d’État pionnier en matière de défense de l’environnement sur le continent, le président Denis Sassou N’Guesso a été à l’origine de la Journée nationale de l’arbre et sous son impulsion, le gouvernement travaille à l’élaboration d’un plan d’affectation des terres, afin de gérer de façon rationnelle et durable le domaine de l’Etat. Chacun sait en outre que notre taux de déforestation est maîtrisé, ce qui nous met à l’abri des sécheresses qui frappent l’espace sahélien où des phénomènes de dégradation massive des sols qui, dans certains pays d’Afrique de l’est, représentent un coût annuel équivalent à 15% de leur PIB. Mais ne nous croyons surtout pas pour autant exemptés de notre devoir de vigilance », a-t-elle tiré la sonnette d’alarme.

Pour la ministre Arlette Soudan-Nonault, au Congo aussi, l’occupation sauvage des terrains est source d’érosions souvent dévastatrices en saison des pluies. La réalisation d’infrastructures et d’activités industrielles sans études préalables d’impact environnemental met à mal les sols et la biodiversité congolaise. La qualité d’une terre relève du bien public, dont la perte est irréversible à l’échelle humaine, a indiqué la ministre. Car, s’il faut 25 ans pour détruire une couche de terre arable, il a fallu cent mille ans pour qu’elle puisse se former. Cette comparaison donne le vertige. Elle dit aussi toute la mesure de la responsabilité.

« Pourtant, le processus de désertification, qui met directement en cause notre sécurité alimentaire, n'est pas une fatalité, car il faut disposer suffisamment de terres cultivables pour subvenir à nos besoins… Les discours sans cesse recommencés sur la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’eau et l’énergie seront vains si l’on ne décide pas de préserver ensemble le seul élément au cœur de ces trois enjeux fondamentaux : la terre. Plus que jamais en cette année 2020, nous voyons à quel point notre planète est un village et à quel point nous sommes tous interdépendants. Alors protégeons cette terre congolaise à qui nous appartenons autant qu’elle nous appartient », a ajouté la ministre.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : la ministre du Tourisme et de l’environnement prononçant la déclaration (crédit photo MTE)

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