Détention de Yen-Eyoum au Cameroun : le pape appelé à l’aide

Samedi 26 Avril 2014 - 17:45

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Les avocats de cette Franco-Camerounaise estiment que seule l’intervention du pape auprès du président Biya pourrait faire avancer les choses

Détenue depuis quatre ans au Cameroun pour des faits présumés de détournement de fonds, Lydienne Yen-Eyoum, fait valoir qu’aux termes de la loi camerounaise en vigueur, elle aurait dûe être libérée depuis juillet 2011, qui marque la fin officielle de la détention provisoire. Au Cameroun elle serait de 18 mois, font valoir ses avocats.

C’est pourquoi ils ont écrit au pape François pour qu’il intervienne auprès du président Paul Biya, fervent catholique et présent à Rome ces jours-ci pour les canonisations du 27 avril. « Nous vous prions avec beaucoup de confiance, lorsque vous aurez l'occasion de rencontrer le président du Cameroun, de lui demander, grâce à l'autorité naturelle que vous exercez sur cet homme qui est chrétien, de libérer Lydienne Yen-Eyoum », ont écrit les deux conseils de la Franco-Camerounaise dans une lettre adressée au pape jeudi dernier.

Maîtres Christian Charrière-Bournazel et Caroline Wassermann assurent que leur assistée « n'a aucune intention de quitter le Cameroun ni de se soustraire à un examen serein par une justice impartiale du dossier qui peut la concerner (…). Dans la déréliction qui est la sienne, il est important que Lydienne Yen-Eyoum sache qu'elle n'est oubliée ni de l'opinion publique, ni de la plus haute autorité morale que vous êtes », indiquent les avocats dans leur lettre au pape.

Le procès s'est ouvert en fin d'année dernière devant un tribunal spécial au Cameroun. En France, sa défense a obtenu qu'une juge d'instruction puisse enquêter pour détention arbitraire, tortures et actes de barbarie. Mariée à un Français, Lydienne Yen-Eyoum a obtenu la nationalité française en septembre 2010. En février, un autre Franco-Camerounais, Michel Thierry Atangana, a été libéré après dix-sept ans de détention au Cameroun pour des détournements de fonds publics qu'il niait. Le président François Hollande avait dénoncé la durée de sa détention.

Lucien Mpama