Détournements des fonds publics : le ministre de la Justice assure que les grosses têtes vont tomber courant 2019

Mercredi 2 Janvier 2019 - 17:30

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Dans un entretien exclusif avec la presse, le 31 décembre, Aimé Ange Wilfrid Bininga, réagissant au message du chef de l’Etat, a promis des poursuites judiciaires, sans complaisance, à l’encontre de quiconque ayant été reconnu coupable d'avoir mis la main dans les caisses de l'Etat, peu importe son rang social, conformément aux instructions du président de la République.

Sans empiéter sur l’indépendance de la justice, le garde des sceaux a assuré que la règle de droit sera appliquée avec toute sa rigueur, à l’encontre des Congolais dont les soupçons de détournement d’argent de l’Etat sont avérés. Le ministre de la Justice a reprécisé que la mesure sera appliquée avec la même rigueur sur toute personne, qu’elle soit dignitaire du pouvoir ou cadre dans l’administration publique.   

« Ma réaction est de privilégier la stricte application de la loi car, elle est impersonnelle et doit s’appliquer à tout le monde, sans distinction de race, de fortune, d’origine, de langue ou d’ethnie. La justice tiendra plutôt compte de l’infraction commise et non de la qualité de la personne mais, dans le strict respect de la présomption d’innocence. Il ne s’agit pas d’organiser la chasse aux sorcières pour quelques individus, plutôt d’appliquer la règle de droit, avec la même rigueur, sur tous les citoyens », a indiqué Aimé Ange Wilfrid Bininga.

Pour mener à bien ce combat, le ministre de la Justice s’est dit confiant, étant donné que tout le cadre juridique en la matière a été enrichi courant 2018, avec l’insertion des dispositions nouvelles, issues de la loi sur l’obligation de déclaration du patrimoine pour tout citoyen nommé aux hautes fonctions publiques.

« Cet arsenal juridique étant mis en place, notre pays peut désormais s’engager, sans risque de se tromper, dans une lutte plus sereine et efficace contre ce fléau », a martelé le ministre.

Amorcée il y a quelques temps, la lutte contre les antivaleurs, a indiqué le garde des sceaux, a porté des fruits en 2018, avec l’arrestation de plusieurs responsables et cadres dans l’administration publique. On note, entre autres, quelques responsables du Conseil congolais des chargeurs à Pointe-Noire, lesquels ont écopé des peines lourdes allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement ferme, pour avoir détourné l’argent dans leur structure.

En 2018, a rappelé le ministre, sept magistrats ont été aussi radiés de la Fonction publique pour des fautes professionnelles graves. Il a également cité l’arrestation de quelques magistrats et avocats, ayant détourné l’argent d’expropriation d’un citoyen congolais.

Plusieurs autres affaires liées au détournement des deniers publics sont aussi inscrites à l’ordre du jour de la session criminelle en cours. Aimé Ange Wilfrid Bininga reste serein sur leur dénouement judiciaire.

« Nous sommes en train d’aller, de manière ferme, vers la mise en œuvre des instructions du président de la République et nous pensons que le décor est déjà planté pour mener à bien cette mission », a-t-il renchéri.

Au plan judiciaire de façon globale, le ministre-grade des sceaux a salué la mise sur orbite du processus de la réforme judiciaire amorcée en 2015, par l’adoption d’une nouvelle Constitution, ainsi que le mise en place des organes consultatifs, notamment la Cour constitutionnelle, la Commission nationale des droits de l’homme et la Haute cour de justice.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Aimé Ange Wilfrid Binga

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