Dette publique : la RDC parmi les pays les moins endettés

Samedi 30 Juillet 2016 - 18:00

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Le pays a réussi à maintenir son endettement à un niveau historiquement très bas de 2010 à ce jour. Au cours de cette période, le taux est même passé en dessous de la barre des 40 % du Produit intérieur brut, variant concrètement entre 31 % en 2010 et seulement 17 % en 2014, son niveau le plus bas.

L’étude du Fonds monétaire international (FMI) est allée plus loin en présentant les pays les plus endettés de la région. Dans le top 5, l’on retrouve l’Érythrée (126 % du PIB), le Cap Vert (122 %), la Gambie (97 %), le Sao Tomé (92 %) et le Mozambique (87 %). Quant à la moyenne de la région subsaharienne, elle s’établit à un peu plus de 37 %. Par ailleurs, il y a des pays qui ont connu une véritable explosion de leur dette publique. C’est le cas de l’Angola qui est passé à la neuvième place. Son taux est passé ainsi de 41 % du PIB en 2014 à 70 %.

D’où la nécessité pour les pays africains de diversifier leurs sources de financement au lieu de continuer à négocier des emprunts à des taux d’intérêt très élevés. Il se dégage un fort risque de plonger ces pays dans une spirale de la dette. Cette situation ne peut malheureusement guère évoluer dans le bon sens car, fait remarquer la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), les pays africains sont pour la plupart mal notés par les agences internationales de notation. Cette situation les expose justement à ces taux d’intérêts très salés.

Il est établi que l’Afrique a besoin annuellement de 600 à 1 200 milliards de dollars américains pour accompagner son développement durable et ses politiques de lutte contre la pauvreté. Sur ce point, la RDC est passée par les pires difficultés avant d'arriver à mieux contrôler les flux d’aide publique. Grâce à certains outils dont sa Plate-forme de gestion de l’aide et des investissements, elle intervient mieux dans ce secteur. Depuis 2008, le pays a réussi à mettre en place une collecte centralisée et une meilleure traçabilité. Pour rappel, près de 40 % du budget national est financé par des ressources extérieures. Récemment encore, l’on estimait qu’à peine 35 % des ressources de la coopération au développement étaient prévisibles.   

Le rapport 2016 de la Cnuced (publié officiellement le 21 juillet 2016)  consacre un développement très intéressant sur cette question. Selon cette institution, l’Afrique doit urgemment penser à d’autres voies de financement en dehors des ressources budgétaires des gouvernements et de l’aide publique au développement. Il s’agit principalement des sources intérieures de financement et non d’endettement. Pour la Cnuced, les pays africains gagneront plus en s'appuyant sur les envois de fonds par les diasporas. En 2014, ils ont représenté plus de 63 milliards de dollars US. L’autre réflexion devra s'articuler sur la promotion des partenariats publics-privés pour financer les projets dans les secteurs aussi stratégiques que les infrastructures. Enfin, il convient de renforcer la lutte contre les flux financiers illicites qui ont fait perdre à l’Afrique 854 milliards de dollars US entre 1970 et 2008 (source Cnuced).

 

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Tableau 1 : Dette publique de la RDC

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