Développement : 700 millions d’enfants frappés par la mortalité et la malnutrition sévère, selon l’ONG Save the Children

Jeudi 1 Juin 2017 - 13:27

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Dans un rapport intitulé « Enfances volées », et publié le 30 mai, l’ONG "Save the Children" affirme que, dans le monde, au moins 700 millions d’enfants voient leur enfance brisée trop tôt.

Les facteurs retenus sont le taux de mortalité et de malnutrition sévère chez les moins de cinq ans, la déscolarisation au primaire et secondaire, le travail des enfants, les mariages et maternités précoces et les enfants déplacés ou tués à cause des conflits.

Selon le rapport de l’ONG "Save the Children", parmi les vingt pays africains où l’enfance est considérée comme la plus menacée, figurent les pays d’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale, et de l’est comme la Centrafrique, la RDC, le Cameroun, la Somalie, le Soudan du Sud et le Mozambique.

Le Niger arrive en dernière position, à cause du nombre important de mariages précoces qui concernent près de 60 % des filles entre 15 et 19 ans, et sa conséquence directe : les maternités précoces, qui touchent 20 % des jeunes filles de cette même tranche d’âge. Le taux des enfants déscolarisés : plus de 54 % et le taux de malnutrition sévère, 43 % sont aussi au-dessus de la moyenne régionale.

Par ailleurs, le Mali est à peine mieux classé à cause des maternités précoces et la déscolarisation, qui sont globalement comparables au Niger mais le plus inquiétant est le taux de mortalité des moins de cinq ans, (près de 115 décès pour 1 000 naissances).

C’est en Tunisie que l’enfance est la mieux préservée sur le continent, selon le rapport. Elle occupe la 45ème place. Il est le seul pays africain à figurer dans le premier tiers du classement, suivi du trio Maroc - Cap-Vert - Egypte en milieu de liste. Mais, pour la plupart des pays du continent, le rapport estime qu'une majorité, voire la plupart des enfants vivent une enfance pénible.

Souvent, notamment au Sahel, les régions les plus touchées ne sont pas forcément les plus pauvres. Au Mali par exemple, c’est la région de Ségou, une des plus riches du pays, au bord du fleuve Niger, qui est la plus concernée par la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans. « Les causes de la malnutrition sont certes structurelles, mais bien souvent culturelles », analyse ainsi Caroline Bah, de l’ONG Afrique verte, qui travaille à améliorer la sécurité alimentaire au Sahel depuis vingt ans.

Pour elle, la nutrition est également affaire d’éducation. « En Afrique, les populations ne sont pas inondées d’informations comme nous le sommes depuis cinquante ans sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire en matière d’alimentation », explique-t-elle.

Les chiffres de "Save the children" révèlent surtout une incapacité de ces pays africains à réduire la malnutrition chez les jeunes enfants. Alors qu’en 1990, le pourcentage d’enfants malnutris sur le continent était d’environ 40%, vingt ans plus tard, en 2010, il a à peine chuté et le nombre d’enfants touchés a même augmenté pendant que l’Asie est passée de 190 millions en 1990 à moins de 100 millions en 2010. Deux courbes quasiment diamétralement opposées, qui devraient se croiser à l’horizon 2020.

Yvette Reine Nzaba

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