Développement agricole : le groupement maraîcher « Zola » oeuvre pour la baisse des prix des denrées alimentaires

Les Dépêches de Brazzaville : Pouvez- vous nous parler de la qualité de légume que vous produisez au sein du groupement maraîcher Zola ?    

Dominique Nkodia : De prime à bord, l’Etat s’est engagé à soutenir les producteurs maraîchers au niveau des centres péri-urbains. Pour cela, il a été demandé au ministre de l’agriculture par le biais du Pdarp d’identifier des groupements agricoles, en vue de les placer sur le site Nsounga dans la zone de Mayanga. Et nous faisons partie.

Pour répondre à votre question, nous produisons principalement des légumes frais et nous les envoyons sur le marché en vue de nourrir la population. Nous cultivons diverses variétés, à savoir :  la tomate,  l’aubergine verte, le concombre, le haricot vert et d’autres cultures locales.

LDB : Quelle quantité produisez-vous par saison ?

DNk : Dans notre cas, nous avons un cycle long qui dure trois mois, des cultures à cycle court qui varient entre quarante-cinq et soixante jours. Selon le programme de production, nous produisons quatre fois l’année les cultures de cycle long, en ce qui concerne les autres cultures de cycle court, c’est autant de fois l’année. Rien que la tomate, le groupement produit six tonnes par hectare. Avec quatre hectares de terre, nous récoltons au moins 24 tonnes de tomates par cycle de production.

LDB : Comment est venue l’idée de s’organiser en groupement maraîcher ?

DNk : C’est quasiment obligatoire de nous organiser en groupement. Zola est en quelque sorte un groupement d’intérêt collectif encadré par le Pdarp, étant donné que nous avons un certain nombre de matériels en commun. Par exemple, le système d’irrigation qui permet à chaque groupement de drainer l’eau à partir d’une même moto pompe.

Il était donc important que les maraîchers s'unissent afin que l’unique matériel soit bien utilisé et géré.

LDB : peut-on savoir comment fonctionne le groupement ?

DNk : Dans notre groupement, nous sommes au nombre de vingt maraîchers. Nous avons un bureau exécutif, un comité de gestion chargé d’animer la vie de l’organisation. Les membres ont également décidé de la mise en place d’un comité d’évaluation, qui évalue les activités menées par le comité de gestion. Bien que chaque maraîcher soit libre d’établir son programme de production, le bureau peut aussi évaluer pour savoir si le calendrier correspond au programme commun, ou s’il est avantageux.

LDB : Y a -t-il des difficultés auxquelles vous êtes souvent confrontrés ?  

DNk : Nous avons  un problème de fumier organique, et actuellement les producteurs agricoles font recours à la biomasse pour enrichir leurs vergers. Récemment, le Pdarp nous a octroyé un moyen roulant, un triporteur qui nous permet aujourd’hui de faire le transport de nos fumiers organiques.

Le moyen roulant nous permet également d’écouler nos produits rapidement sur le marché. C’est un grand soulagement.

LDB : avez-vous des projets pour l’avenir ?

DNk : Au niveau du site Nsounga, sur les dix hectares disponibles seulement quatre sont exploités. Sur l’espace restant, le groupement compte y développer l’élevage. C’est une nouvelle entreprise. L’élevage va fournir du fumier nécessaire pour le maraichage. Le groupement va voir à la longue comment diversifier ses activités de production pour nous permettre de mieux vivre et s’occuper de nos enfants.

Jusqu’à présent, nous sommes soutenus par le Pdarp et Agri-Congo qui assure la formation de nos membres.