Développement du système sanitaire: les experts de la diaspora restituent leur mission au Congo

Mardi 2 Septembre 2014 - 18:00

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Le compte rendu des experts, qui a été fait en fin de semaine dernière au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, s’inscrit dans le cadre de l’exécution du pilote migrations pour le développement en Afrique (Mida).

Le programme Mida mené par l’OIM est un programme de renforcement des capacités institutionnelles, qui vise à faciliter le transfert vers le pays d’origine des ressources et des compétences vitales acquises par la diaspora congolaise. C’est ainsi que quatre experts congolais, venus de l’étranger, intervenant actuellement dans le secteur de la santé ont  rendu publics les résultas de leur mission, en présence de madame Édith Itoua, conseiller du chef de l’État chargé des Congolais de la diaspora, qui avait à ses côtés l’ambassadeur- coordonnateur de la cellule de mobilisation de la diaspora au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, Alexandre Mapingou; ainsi que du représentant du MIda, Gilbert Mboungou, et des experts dans le domaine de la santé.

« Aujourd’hui, nous abordons une problématique importante pour le développement de notre pays. Il s’agit de l’apport de vos compatriotes qui résident à l’étranger au développement du Congo, parce que certains se posent la question de savoir si c’est une occasion de revenir définitivement au Congo pour que le pays puisse bénéficier de leur savoir-faire. On réfléchira tous sur cette question… Notre souhait à nous est que le retour à l’expertise de nos compatriotes de l’étranger devienne systématique… Le programme Mida est une aubaine pour le Congo qui doit le saisir et se l’approprier pour l’adapter à tous les domaines et à très longs termes », a précisé Édith Itoua, dès l’entame de la réunion. Puis s’en est suivi le mot de l’ambassadeur Alexandre Mapingou, avant que Gilbert Mboungou ne fasse la présentation du projet pilote Mida.

Parlant des compatriotes venus de l’étranger pour apporter leur expertise au pays, la directrice générale du centre national de transfusion, sanguine (Cnts), le docteur Amélia Bokilo-Dzia, a précisé qu’au niveau du ministère de la santé, cette fois-ci c’est le CHU qui a été visé, mais tous les secteurs de la santé vont être intéressés. En termes de qualité, elle a rappelé que la transfusion sanguine, a été l’un des services de la santé moteur, dans le cadre  de la gestion des problèmes de sang contaminés en France. L’une des solutions a été le management de la qualité. Et que les établissements en cours de construction aujourd’hui, devraient avoir dans leurs projets d’établissement à prendre en compte à intégrer la démarche qualité dans le cadre leur fonctionnement. « Nous étions très bien édifiés surtout dans un climat très apaisé où nous avons constatés que nos compatriotes qui sont à l’étranger et qui ont acquis des compétences de pointe sont disposés à les mettre à la disposition du pays pour contribuer au développement et à son amélioration. Et nous qui sommes sur le terrain, nous sommes très ouverts à ce partenariat, à ces échanges qui sont de toutes les façons au bénéfice de la population. »

En effet, pendant près de trois semaines une équipe d’experts des congolais de la diaspora qui a été conviés à Brazzaville par l’Organisation internationale des migrations (OIM), a réalisé un travail dans le but de moderniser les structures sanitaires congolaises. Alphonse Wilson Akondjo, l’un des experts, qui travaille dans une direction stratégique du ministère de la santé qui a une action transversale touchant tous les domaines de la santé, a dit qu’il est venu dans le cadre du projet Mida pour participer au développement du Congo.

« À la Direction des statistiques des systèmes d’informations où je suis affecté, je fais l’analyse des données des suivis des cas de la santé et de la population. Aussi ai-je fait un diagnostic pour pouvoir déceler certaines faiblesses dans l’organisation en termes des matériels techniques et éventuellement des ressources humaines. Nous travaillons dans une bonne ambiance et nous avions vu qu’il y a l’engouement, qu’il y a une attente au niveau du pays. Nous venons tous modestement pour participer aux activités qui sont faites sur place. Mais nous remarquons que malgré les difficultés qu’il y a dans les administrations, les gens sont dévoués et se battent pour avoir des résultats »,  a déclaré Alphonse Wilson Akondjo.

Blaise Nsimba, ingénieur hospitalier en logistique des établissements de santé, retenu dans le cadre du projet Mida en partenariat avec l’OIM, est l’un des experts qui a été affecté au CHU de Brazzaville, en qualité d’expert consultant. À ce titre, il réalise un audit des moyens humains, techniques et organisationnels; propose les procédures de travail, de gestion de stock à mettre en place; forme l’équipe en place à l’usage des procédures; recense l’état des équipements techniques en place; étudie le remplacement des équipements obsolètes et le traitement de ces derniers; forme l’équipe en place à la rédaction du cahier des charges et des contrats de maintenance.

« Il y a Dix-huit hôpitaux généraux qui seront construits. L’un d’entre eux est en phase de construction derrière la radio-télévision nationale. L’apport c’est de faire en sorte que les équipements qu’on va avoir partout où il y aura ces hôpitaux puissent durer dix ans, et dans des bonnes conditions, qu’ils soient utilisés d’une manière optimale et bien entretenus. Ce n’est pas la peine d’acheter une Rolls quand on peut rouler  avec une Fiat. L’État met aujourd’hui les moyens dans des équipements de qualité, et mon travail est de faire à ce que ces équipements soient maintenus correctement et par des Congolais. Sur la maintenance préventive au pays, il y a beaucoup de contrats à l’extérieur, ce n’est pas bien. Il faut récupérer ces contrats pour que la maintenance préventive soit faite par les Congolais, parce que les Congolais en réparant ces appareils vont les maîtriser et peut-être demain pourront, sur des appareils technologiques trop avancés, produire ces appareils-là, parce qu’il y a un niveau d’appareil que des ingénieurs biomédicaux peuvent concevoir et réaliser et produire», a dit Blaise Nsimba.

Le directeur général du CHU Bernard Ovoulaka, l’un des bénéficiaires de ce projet, s’est dit satisfait de cette mission qui n’est pas venue pour faire des révélations mais travailler dans le sens de ce qu’ils déplorent toujours, et de ce que doit être le système de santé au CHU. « Cette mission, nous l’avons bien accueillie. Les gars travaillent correctement et sans aucune pression. Tout ce qu’ils ont dit, nous avons commencé à le faire. Il ne nous reste seulement qu’à mettre les bouchers doubles pour que la situation puisse s’améliorer dans notre structure. C’est une mission qui n’est pas terminée. Elle est pérenne. Les gars ont travaillé, ils vont déposer le rapport, puis ils vont revenir pour voir ce que nous avons déjà fait par rapport aux recommandations qu’ils auront faites », s'est exprimé le directeur général du CHU.

Plusieurs Congolais de la diaspora évoluant dans le domaine de la santé veulent bien revenir, mais pourvu qu’il y ait de bonnes propositions. D’ailleurs, certains d’entre eux sont déjà rentrés. « Nous sommes toujours disposés à aider le Congo en matière de santé. Notre présence est déjà une preuve. C’est un premier pas et j’espère qu’on se retrouvera dans l’avenir », a conclu Blaise Nsimba.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Madame le conseiller du chef de l’État, Édith Itoua, lisant son mot de circonstance Photo 2 : Les participants à la réunion