Développement durable: les Nations unies appellent à passer des paroles aux actes

Mardi 22 Mai 2018 - 13:00

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L'invite sur la nécessité d'atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030 a été faite par la vice-secrétaire général de l’organisation, Amina J. Mohammed, lors du Forum pour la coopération en matière de développement, tenu du 21 au 22 mai, à New York.

« Nous sommes ici pour passer des paroles aux actes », a insisté le numéro deux de l’ONU qui s’est, par ailleurs, réjoui « des avancées remarquables » même si le chemin à parcourir pour « construire des sociétés résilientes et durables, qui ne laissent personne de côté », reste encore long.

Evoquant l’importance de ce programme, Amina J. Mohammed a dit que sa concrétisation s’avère importante, puisque 767 millions de personnes vivent encore avec moins de 1,90 dollar par jour, alors que globalement, 793 millions de personnes étaient malnutries en 2014-2016. En 2015, plus de 303 000 femmes sont mortes durant la grossesse et l’accouchement, et 5,9 millions d’enfants de moins de 5 ans sont décédés.

La vice-secrétaire générale a, en outre, pointé les inégalités entre les sexes qui sont, selon elle, « toujours fortes », comme en témoigne le fait que les jeunes sont confrontés à « des taux dramatiques de chômage et dont les voix ne se font pas entendre », y compris les 9% d’enfants qui ne sont pas scolarisés. Elle a mis en évidence les conséquences des problèmes environnementaux : stress hydrique; nécessité de construire davantage d’infrastructures durables; pollution de l’air affectant neuf habitants sur dix dans les villes, et le changement climatique qui « provoque des pertes économiques de 250 à 300 milliards de dollars par an ».

Amina J. Mohammed a exhorté à « créer des partenariats plus forts, afin que la coopération en matière de développement puisse jouer un rôle plus stratégique et effectif dans sa mise en œuvre ». En ce qui concerne l’aide au développement, elle a regretté que les pays les moins avancés et ceux avec des situations spéciales soient trop souvent contournés, notamment en matière de financement mixte. « Il faut que cela change », a-t-elle martelé, ajoutant que les gouvernements ne peuvent pas agir seuls.

S’étendant sur le sujet, le numéro deux de l’ONU a mis en évidence l’importance de la coopération sud-sud, en citant comme « modèle » le Plan d’action de Buenos Aires. Elle a indiqué que la Conférence de haut niveau se déroulera l’année prochaine en Argentine et la réforme du système de développement des Nations unies permettra de prendre des mesures plus ciblées et stratégiques, précisément en se repositionnant pour renforcer l’appui au niveau local, indispensable pour mettre en œuvre cette réforme.

La présidente du Conseil économique et social, Marie Chatardova, a, pour sa part, noter que l’initiative du Forum est l’occasion de réfléchir aux moyens de bâtir des sociétés durables et résilientes. « Les gains de développement si âprement gagnés sont menacés par les inégalités, le changement climatique, la montée de l’extrémisme violent et du populisme et le rétrécissement de l’espace civique », a-t-elle déclaré.

Le Forum pour la coopération en matière de développement encourage la cohérence dans les politiques de développement. Divers acteurs du développement y participent : experts de pays en développement et développés; parlementaires; gouvernements locaux; organisations de la société civile; fondations philanthropiques; organisations internationales, banques de développement; secteur privé.

Nestor N'Gampoula

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