Développement humain : le Congo occupe toujours le 140e rang mondial

Vendredi 24 Octobre 2014 - 13:15

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Le rapport mondial sur le développement humain 2014, intitulé : « Pérenniser le progrès humain : réduire les vulnérabilités et renforcer la résilience », classe le Congo à la 140e place, soit sans changement depuis 2012.

L’étude réalisée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) fait comme à l’accoutumée le classement des pays à l’Indice de développement humain (IDH) et dégage des changements dans le classement intervenu entre 2012 et 2013.

Le développement humain est défini comme le processus visant à élargir au maximum les possibilités offertes aux femmes, aux hommes, aux enfants, aux jeunes et aux personnes âgées, pour vivre le mieux possible. Ces possibilités sont envisagées à plusieurs niveaux essentiels : mener une vie longue et saine ; être en mesure d’acquérir des connaissances ; avoir accès aux ressources nécessaires indispensables à un niveau de vie décent. La notion du développement humain prend aussi en compte, par exemple, le problème de l’inégalité entre l’homme et la femme.

C’est en tenant compte de tous ces critères et principalement de ceux liés à la qualité de vie, à l’accès à l’éducation de qualité et à un revenu équitable que le Congo a été toujours classé à la 140e place. Lors de la cérémonie de présentation de ce rapport, le jeudi 23 octobre à Brazzaville, la ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Émilienne Raoul, a dit qu’au Congo, malgré des difficultés, des « avancées significatives ont été enregistrées » et que le pays s’employait à faire davantage pour améliorer les conditions de vie de la population. Elle a cité des efforts entrepris entre autres sur les plans de la santé et de l’éducation pour les enfants de 6 à 16 ans.

« Certes le Congo a fait des progrès mais beaucoup reste encore à faire pour offrir des soins et une éducation de qualité au plus grand nombre », a déclaré Émilienne Raoul. « Le troisième indicateur sur le pouvoir d’achat est lié au taux de chômage encore élevé chez les jeunes dans notre pays », a-t-elle reconnu, ajoutant que c’est un défi que le gouvernement congolais « doit relever dans un proche avenir »

Notes attribuées à certains pays de l’Afrique subsaharienne

Signalons que le Gabon est placé à la 112e place au niveau mondial dans le rapport de cette année, soit au premier rang des pays de l’Afrique sub-saharienne, loin devant l’Afrique du Sud qui, elle, occupe le 118 rang. Quant au  meilleur rang en Afrique en général, il est attribué à la Libye (55e rang). Le Cameroun est classé au 152e rang alors que la Guinée équatoriale et le Tchad occupent respectivement la 144e et la 184e place. La Centrafrique classée au 185e rang et la République démocratique du Congo au 186e, sont les derniers de la sous-région en termes de développement humain.  

Au plan mondial et à l’instar des rapports précédents, l’étude de cette année fait le point sur les avancées en matière de développement humain dans le monde. Il indique que les menaces telles que les crises financières, les fluctuations du prix des denrées alimentaires, les catastrophes naturelles et les conflits, constituent un obstacle majeur au progrès. « Réduire la pauvreté et la vulnérabilité des populations dans ce domaine doit demeurer l’objectif central du programme pour l’après 2015 », souligne le rapport qui fait plusieurs recommandations aux gouvernements.

Parmi ces recommandations, le rapport préconise l’accès universel aux services sociaux de base afin de renforcer la résilience. Une manière de réfuter ainsi l’idée selon laquelle seuls les pays riches peuvent assurer une telle prestation. Le texte enjoint les gouvernements à s’engager de nouveau à atteindre l’objectif du plein emploi. Il fait valoir que le plein emploi a des retombées sociales qui dépassent les bénéfices privés, telles que la promotion de la stabilité et de la cohésion. 

La publication du rapport IDH 2014 a suscité un débat parmi les participants qui ont insisté sur la qualité de la formation offerte aux jeunes. L’un d’entre eux a souligné que le fort taux de chômage des jeunes au Congo s’explique par le fait que les formations dispensées  dans le pays sont en inadéquation avec la demande du marché de l’emploi. Un autre intervenant a mis l’accent sur la vulnérabilité des populations rurales : difficultés liées à l’accès aux services de base et autres protections sociales.

Jugeant pertinentes les réactions des participants, la ministre Émilienne Raoul a souhaité que soit mis en place un cadre permanent d’échanges, dénommé « forum thématique » devant réunir les cadres du système des Nations unies au Congo, le gouvernement ainsi que les différents responsables des organisations de la société civile.

 

 

Nestor NGampoula