Devoir de mémoire : commémoration de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

Mardi 21 Août 2018 - 16:00

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Le 23 août de chaque année, la communauté internationale manifeste un double souvenir relatif au rappel et à l’abolition de la traite négrière. Ainsi cette journée vise à inscrire ce commerce triangulaire dans la mémoire de tous les peuples du monde.

On note que c’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a commencé, à Saint-Dominique (aujourd’hui Haïti et République dominicaine), l’insurrection qui devrait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transaltantique. Cette journée est donc l’occasion de montrer aussi bien l’ampleur des séquelles de cette tragédie que la richesse des expressions culturelles que les personnes d’ascendance africaine ont portées, recréées et forgées dans l’adversité par les arts visuels, la musique, la danse ainsi que par la spiritualité, la pensée, l’action politique et les savoir-faire sur des terres où elles étaient conduites.

Les premières commémorations de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition ont eu lieu dans plusieurs pays, notamment le 23 août 1998 à Haïti et le 23 août 1999 à Gorée, au Sénégal. Des manifestations culturelles et des débats sur la traite négrière ont été également organisés. En 2001, par exemple, le Musée de l’étoffe de Mulhouse ( France) s’est associé à la commémoration en organisant un atelier présentant des tissus appelés « Indiennes de traite » utilisés comme monnaie d’échange pour l’achat des esclaves aux XVIIe et XVIIIe siècles. Et par la circulaire CL/3494 du 29 juillet 1998, le directeur général de l’Unesco demandait aux ministères de la Culture de tous les Etats membres d'organiser des manifestations le 23 août de chaque année.

En 2004, lors de la célébration du 20e anniversaire, l’Unesco en a profité pour lancer la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine sur le thème « Considération, justice, développement », cest-à-dire 2015-2024 afin de contribuer concrètement aux objectifs visés par cette route de l’esclave, notamment l’inscription de la traite négrière et de l’esclavage dans les mémoires collectives et les récits nationaux, le redressement des injustices héritées de cette histoire et la promotion des apports significatifs des personnes d’ascendance africaine au monde moderne.

La traite des Noirs, rappelons-le, a débuté vers le XVIe siècle pour s’achever au XIXe siècle à la suite du décret du 27 avril 1848. Elle a été abolie par Victor Schoelcher. Donc, pendant près de quatre siècles, des millions d’êtres humains ont été arrachés au continent africain et conduits vers des terres étrangères et lointaines.

Signalons que malgré quelques querelles d’écoles, nombreux sont des intellectuels africains qui sont unanimes sur le côté combien dévastateur de ce commerce triangulaire. D’où quelques déclarations du genre réparation ou reconnaissance morale et autres. Au Congo, par exemple, la route des esclaves, toute proche des gorges de Diosso, nécessite une nette valorisation car c’est un repère historique très important à ne pas oublier.

 

 

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo: Victor Schoelcher

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