Devoir de mémoire : la Cité commémore les 138 ans de la signature du Traité De Brazza-Makoko

Vendredi 21 Septembre 2018 - 19:12

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A l’occasion de la célébration de l'événement, l’association, à travers la déclaration prononcée par son vice-président, Daniel Mberi, a renouvelé son appel au gouvernement pour l'érection d'un monument géant du roi Iloo à Brazzaville.

Après plusieurs mois de vacances, l’association Civilisation culture et identité téké (Cité) a repris avec ses activités, à l’occasion de la célébration de la date marquant la signature, en 1880, du Traité Makoko-Brazza, retenu comme l’acte fondateur de l’histoire moderne du Congo.

En effet, en commémorant, ce 138e anniversaire, toutes les femmes et tous les hommes qui adhèrent à l’action de la Cité veulent non seulement rendre un vibrant hommage à la mémoire d’un grand héros de l’histoire d’Afrique mais aussi reconnaître au roi Iloo le statut de premier ancêtre politique de la nation congolaise : celui-là qui vit arriver en même temps deux Blancs qui voulaient le rencontrer, qui savait que la rencontre avec les Blancs était irréversible et qu’il ne pourrait pas y échapper mais qui, en fin politique, voyait d’un côté un Stanley débordant de dollars avec trois cents gardes et briseurs de rochers, d’un autre côté un De Brazza, avec des habits déchirés, qui arrivait épuisé, ce grand souverain qui savait que l’homme qui voulait le rencontrer était parti depuis plus de soixante-huit jours de Franceville, décida de signer avec le plus faible, le plus modeste et le plus jeune, symbole d’innocence.

Quel homme politique aujourd’hui le ferait, s’est interrogé le vice-président de la CITE ? Le roi Iloo aurait pu signer avec Stanley. Il ne l’a pas fait. Il préféra plutôt De Brazza par cette phrase aux émissaires de Stanley. « Je n’ai qu’une parole, je l’ai déjà donnée aux Français ».

Faudrait-il pour le Congo et pour l’Afrique davantage d’éléments au mémoire de défense pour rendre à juste titre l’hommage que mérite ce visionnaire et ce géant de l’humanité que fut le roi Iloo comme le montre l’histoire ? Pour le nord comme pour le sud du Congo, le roi Iloo fit ses bons offices à De Brazza. Grâce à Iloo, la cérémonie de l’enterrement de la guerre avec les Bobangui eut lieu à Ngantsou, grâce à Iloo, le capitaine Cordier signa l’accord avec le roi Maloango tandis que le Kouilou Niari, en échange avec la rive gauche du Fleuve Congo, acheva d’établir pour Brazzaville sa liaison avec la mer. Ainsi se constitua le Congo, poursuit-il.

Enfin, la Cité a renouvelé son appel au gouvernement et au parlement pour que soit insérée la commémoration de la date du 10 septembre comme date d’ouverture du Congo au monde dans le calendrier de l’Etat ; soit érigé, en souvenir du rôle et de la place centrale que le roi Iloo occupa dans une histoire devenue mondiale, un monument géant du roi Iloo à Brazzaville ; soient aménagés Mbé et la Case Makoko en vue d’en faire des sanctuaires, lieux symboliques et historiques où l’on cultive la mémoire de cette rencontre Afrique-Europe, France-Congo, Makoko-De Brazza.

Le président fondateur de la Cité, Pascal Gayama, a dans son allocution indiqué que cette association entreprend d’opérer un processus de changement touchant ses organes dirigeants, afin de s’adapter à un certain nombre de facteurs contraignants au rang desquels son départ imminent, car affecté en ambassade, et la mise en place progressive d’un programme d’activité adéquat.

« A cet égard même si nous nous retrouvons ce jour au mois de septembre, il est nécessaire de ne pas oublier qu’en fait l’année de la Cité commence à la fin du premier trimestre de chaque année qui nous introduit régulièrement à l’échéance du 10 avril, date anniversaire de la remise, en 1883, du Traité du 10 septembre 1880 signé à Mbé entre Brazza et Makoko (Iloo 1er), et dûment ratifié par le parlement français en 1882 pour devenir formellement le document de référence de la prise de possession du Congo par la France. Inutile de rappeler que la Conférence de Berlin de 1885 s’est évidemment appuyé là-dessus pour dessiner la carte d’une bonne partie de l’Afrique centrale telle que nous la connaissons aujourd’hui », a rappelé le président fondateur de la Cité.

Jacques Kionghat, actuel président de la Cité, répondant aux questions de la presse, a expliqué que le Traité Makoko- De Brazza n’est pas un petit traité. Il est l’unique à être signé par deux Etats.

Avant de rappeler qu’à la Conférence de Berlin, ils étaient quatorze pays plus les Etats-Unis à reconnaître ce traité. Le mérite revient à De Brazza et à Makoko. « Nous le faisons parce qu’il y a amnésie là où on voulait que les choses se fassent. L’histoire n’est pas linéaire. Aujourd’hui, on ne reconnaît pas Makoko mais demain, on va le reconnaître. Et nous nous retrouvons ici pour le devoir de mémoire », a-t-il conclu.

 

 

 

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les présidents fondateur Pascal Gayama, et actif Jacques Kionghat lors de la célébration du 138ème anniversaire Photo 2 : Les membres de la CITE lors de la célébration du 138ème anniversaire de la signature du Traité De Brazza Makoko Photo 3 : Les membres de la CITE

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