Diplomatie : Donald Trump et Kim Jong Un ne parviennent pas à un accord

Jeudi 28 Février 2019 - 12:30

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Le sommet de Hanoï, au Vietnam, entre le président américain et le dirigeant nord-coréen, a pris fin le 28 février. Censé apporter de la substance aux engagements pris à Singapour en juin, notamment sur l’épineux dossier de la dénucléarisation du pays reclus, il n’a pas satisfait les attentes des deux parties.

Les deux chefs d'Etat ont « eu des réunions très constructives » et « discuté des différentes manières d’avancer sur des concepts en rapport avec la dénucléarisation et l’économie », a expliqué la Maison-Blanche, dans un communiqué rendu public, le 28 février. « Aucun accord n’a été conclu pour le moment, mais leurs équipes respectives ont hâte de se rencontrer à l’avenir », a souligné le texte.

A Singapour, les deux dirigeants avaient alors écrit une page d’histoire, mais seulement signé une déclaration commune « sur la dénucléarisation de la péninsule », les deux camps divergeant sur le sens de la formule.

Si Kim Jong Un a évoqué à Hanoï la perspective d’une représentation permanente des Etats-Unis en Corée du nord, Donald Trump avait tempéré dès avant la rencontre les espoirs de percée à court terme.

« Je ne suis pas pressé » de parvenir à un accord qui verrait la Corée du nord mettre au rebut son arsenal nucléaire, a répété le président américain. « La vitesse n’est pas si importante que ça pour moi », a-t-il insisté.

Donald Trump assure régulièrement qu’il n’y a nul besoin de se précipiter pour convaincre le nord de désarmer, tant que celui-ci s’abstiendra, comme il le fait depuis plus d’un an, de procéder à des tirs de missiles et des essais nucléaires.

Kim Jong Un a expliqué, quant à lui, qu’il ne serait pas présent à Hanoï s’il n’était pas prêt à la dénucléarisation mais est resté évasif sur d’éventuelles mesures concrètes.

Le locataire de la Maison-Blanche est sous pression dans ce dossier où ses prédécesseurs ont échoué. Une percée diplomatique lui aurait permis de détourner l’attention de ce qui se passe à Washington, où son ex-avocat, Michael Cohen, a livré devant le Congrès un témoignage aussi explosif qu’accablant.

Trump fait miroiter un développement économique à Kim

Le président américain avait une nouvelle fois fait miroiter à son « ami Kim Jong Un » un spectaculaire développement économique si la Corée du nord acceptait enfin de renoncer à son arsenal nucléaire. « A plus long terme, je sais que nous aurons une réussite fantastique » avec la Corée du nord, a-t-il lancé, ajoutant: « Cela va être une puissance économique. Avec un peu d’aide au bon endroit, je crois que cela va être quelque chose de très spécial ».

Depuis son arrivée au Vietnam, Donald Trump n’a eu de cesse de mettre en avant l’exemple de ce pays communiste qui a embrassé l’économie de marché et tourné la page de la confrontation avec les Etats-Unis.

« Le Vietnam se développe comme peu d’autres endroits au monde. La Corée du nord ferait la même chose - et très rapidement - si elle décidait de dénucléariser », avait tweeté le président américain.

Depuis des mois, Donald Trump manie la carotte et le bâton envers la Corée du nord, mettant en exergue son potentiel économique tout en refusant l’allègement des sanctions.

Les Etats-Unis ont maintes fois réclamé que Pyongyang se débarrasse de ses armes nucléaires de manière complète, vérifiable et irréversible.

Mais, pour la Corée du nord, la dénucléarisation est plus large. Elle veut la levée des sanctions internationales qui l’étranglent et la fin de ce qu’elle perçoit comme les menaces américaines, à savoir une présence militaire en Corée du sud et dans la région en général.

Les deux dirigeants étaient passés en quelques mois des insultes personnelles et menaces apocalyptiques à des déclarations « d’amour » de la part de Donald Trump, mais bon nombre d’analystes avaient qualifié leur premier sommet de pure représentation théâtrale.

Quoi qu’il en soit, « la fenêtre de tir pour des progrès diplomatiques avec la Corée du nord ne restera pas ouverte indéfiniment », avait mis en garde Kelsey Davenport, de l’Arms Control Association. 

 

 

Nestor N'Gampoula et l'AFP

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