Diplomatie : Emmanuel Macron évoque des sujets clés de sa politique étrangère

Lundi 27 Août 2018 - 19:30

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Le président français a, dans un discours annuel devant les ambassadeurs de France réunis le 27 août à Paris, passé en revue plusieurs préoccupations dont l’aide au développement, la réforme du G7, l’accord de Paris sur la Libye et l’environnement.

« Redonnons à notre politique d’aide au développement une ambition nouvelle », a déclaré Emmanuel Macron qui a réitéré sa volonté de donner une « ambition nouvelle » à l’aide apportée par la France aux pays en développement, qui progressera d’un milliard d’euros en 2019. « Après une longue période de baisse » de l’aide publique française au développement , « le budget 2019 comptera un milliard d’euros en autorisations d’engagements supplémentaires », a-t-il souligné, confirmant une annonce faite en février dernier.

Et appelant à faire de cette aide « une véritable politique d’investissement solidaire », le président a promis « une nouvelle dimension partenariale (...) pour mieux associer la société civile, la jeunesse, les entreprises, les diasporas ». Il a annoncé  une nouvelle loi d’orientation et de programmation pour entériner la trajectoire d’aide annoncée ainsi que « des réorganisations profondes » autour de l’Agence française de développement.

Cette promesse ne surprend guère puisque dès le début de son mandat, en mai 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à doper l’aide française au développement, tombée à 0,38% du revenu national brut en 2016, pour la faire passer à 0,55% à la fin de son quinquennat, en 2022. Un niveau qui reste toutefois en-deçà de l’objectif international de 0,7% atteint par le Royaume-Uni et l’Allemagne.

La réforme du G7 a été au centre des préoccupations du président français. A ce sujet, il a dit qu’il souhaitait à tout prix réformer le club des pays industrialisés, qui avait affiché ses divisions en juin au Canada, mais aussi renforcer le dialogue entre cette organisation et la Chine, l’Inde et l’Afrique.

Le dernier sommet des pays nantis au Canada s’était achevé sur un fiasco puisque le président américain, Donald Trump, avait rejeté le texte final et s’était lancé dans une virulente diatribe contre le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, sur fond de désaccords commerciaux. « Nous ne devons pas reproduire ce théâtre d’ombres et de divisions qui nous a davantage affaiblis qu’il ne nous a fait avancer », a souligné Emmanuel Macron, précisant qu’il souhaitait que l’on puisse « en renouveler les formats et les ambitions » du G7.

Le président français dont le pays assumera la présidence tournante du G7 en 2019, après le Canada en 2018, a ajouté : « Je proposerai d’ici à la fin de l’année aux autres pays membres une réforme en lien avec les Etats-Unis qui prendront après nous la présidence du G7 en 2020 (…). Nous devons, en restant un groupe cohérent porté par des niveaux de développement et d’exigence démocratiques communs, nouer un dialogue plus fort avec la Chine sur le climat et le commerce, avec l’Inde sur le numérique, avec l’Afrique sur la jeunesse ».

Créé en 1975, le G7 est un groupe informel de grandes puissances (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Japon, Canada et Etats-Unis) qui leur permet de discuter d’économie et d’autres thèmes comme la paix, l’environnement et le terrorisme. La Russie avait rejoint ce club après la chute de l’URSS mais elle en a été mise à l’écart après avoir annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014. Ce qui fit que le G8 soit redevenu G7.

Parmi d’autres sujets ayant retenu l’attention du président français figurent la situation en Libye, la migration et le commerce. Il a réaffirmé sa détermination à faire avancer l’accord conclu en mai à Paris entre les différents acteurs libyens, qui prévoit notamment d’organiser des élections en décembre. « Je crois très profondément à la restauration de la souveraineté libyenne (...) Dans ce pays devenu le théâtre de tous les intérêts extérieurs, notre rôle est de réussir à faire cheminer l’accord de Paris de mai dernier », a déclaré Emmanuel Macron devant deux cent cinquante ambassadeurs.

S’agissant de l’épineuse question des migrants, le président a insisté que la seule manière de maîtriser les flux migratoires passait par une politique européenne coordonnée. Ce que la Hongrie et l’Italie, deux « opportunistes » de l’Europe qui profitent de ses subventions mais en refusent les contraintes, ne veulent rien savoir. « Ce qui arrive en Italie nous l’avons produit politiquement par notre absence de solidarité (...) Est-ce que cela excuse les discours xénophobes, les facilités ? Je ne le crois et je crois d’ailleurs que ces mêmes xénophobes n’apportent aucune solution au mal qu’ils dénoncent », a poursuivi Emmanuel Macron.

Il a évoqué la nécessité de réformer l’Organisation mondiale du commerce par des discussions entre Europe, Japon, Etats-Unis et Chine et invité les représentants de ces pays à tenir une première réunion sur le sujet en marge du Forum sur la paix que Paris organisera le 11 novembre.

Le président français a, par ailleurs, souhaité que les ambassadeurs oeuvrent pour « les biens communs », en menant une « diplomatie environnementale » et combattent pour l’éducation, notamment celle des jeunes filles en Afrique.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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