Diplomatie : l’Afrique du Sud accueille un sommet annuel des puissances émergentes

Mardi 24 Juillet 2018 - 18:15

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Les dirigeants du Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud se retrouvent, du 25 au 26 juillet à Johannesburg, pour discuter de questions diverses liées à l’avenir de leur groupe et plus particulièrement de la guerre commerciale engagée par Donald Trump qui devrait monopoliser les débats.

Le programme du 10e sommet des puissances émergentes qui va se tenir en présence des présidents russe, Vladimir Poutine; chinois, Xi Jinping; brésilien, Michel Temer; sud-africain, Cyril Ramaphosa; et du Premier ministre indien, Narendra Modi, prévoit que les chefs d’Etat et de gouvernement vont également débattre de la « collaboration en vue d’une croissance inclusive et d’une prospérité partagée ».

Si bien des semaines avant la réunion les puissances émergentes avaient donné le ton en dénonçant le « protectionnisme » des Etats-Unis qui, selon elles, « minent la croissance mondiale », le ministre russe de l’Economie, Maxime Orechkine, a dit que « la spécificité » de la rencontre de Johannesburg se justifie par « le contexte » dans lequel il se tient. « Nous sommes à un moment où les Etats-Unis et la Chine annoncent presque chaque semaine de nouvelles mesures. C’est une guerre commerciale (…). Les discussions entre dirigeants sur le commerce sont particulièrement importantes pour coordonner nos positions », a-t-il déclaré.

La rencontre des Brics ( Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se tient alors que depuis quelques mois, Donald Trump a déclaré la guerre à ses principaux rivaux commerciaux, Pékin, Bruxelles et Moscou en tête. Aujourd’hui, les tensions vont toujours grandissantes puisqu’après les taxes douanières sur l’acier et l’aluminium visant surtout la Chine, les États-Unis menacent désormais de surtaxer les importations automobiles européennes. Washington veut aller encore plus loin pour sanctionner les pays qui commercent avec l’Iran et taxer de façon punitive la totalité des importations chinoises. En 2017, les Etats-Unis avaient accusé un déficit commercial de 376 milliards de dollars avec Pékin.

Au lieu de subir les menaces américaines, la Chine a, de son côté, dénoncé la volonté de Washington de déclencher « la pire guerre commerciale de l’histoire » et riposté en taxant de nouveaux produits américains. Elle a récemment plaidé pour renforcer la coopération au sein des Brics.

La Russie, quant à elle, voit dans la guerre commerciale en cours une bonne raison de développer le commerce en devises nationales entre les puissances émergentes. « Dans tous les pays des Brics, on comprend de plus en plus qu’il faut s’orienter activement » vers des échanges hors dollar, a relevé Maxime Orechkine.

En marge du sommet des Brics, le président chinois, Xi Jinping, en pleine tournée africaine, a rencontré son hôte sud-africain, Cyril Ramaphosa, le 24 juillet, dans le cadre d’une visite bilatérale d’Etat. Son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait aussi le déplacement de Johannesburg. Il ne fait pas partie des cinq pays émergents des Brics mais a été invité au sommet en tant que président de l’Organisation de coopération islamique.

Lancé en 2009, le sommet des dirigeants des Brics est un forum qui réunit plus de 40% de la population mondiale. Il tente de contrebalancer des règles du jeu économique écrites par les Occidentaux.

Nestor N'Gampoula

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