Diplomatie : l’UE reconduit d’une année ses sanctions contre quatorze officiels congolais

Lundi 10 Décembre 2018 - 16:00

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Les mesures restrictives sont censées courir jusqu’au 12 décembre 2019 et consistent au gel des avoirs et interdiction de visas dans l’espace Schengen.

Nonobstant la dernière offensive diplomatique amorcée par Kinshasa pour tenter de faire revenir l’Union européenne (UE) sur sa décision et ainsi espérer obtenir la levée des sanctions prises contre quatorze dirigeants congolais, les lignes n’ont pas bougé. Les choses sont restées en état. L’UE est restée de marbre et a reconduit, le 10 décembre, ses sanctions au grand dam des personnalités ciblées. De quoi décourager tous les partenaires de la République démocratique du Congo (RDC) qui ont milité pour la levée de ces sanctions, à l’instar de l’Union africaine qui, via le Conseil de paix et de sécurité, avait initié une requête dans ce sens dans le but « de créer un environnement propice à la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées en RDC ».  

C’est par la voie d’un communiqué que le Conseil de l’UE a annoncé sa décision de prolonger d’une année les sanctions contre quatorze personnalités congolaises. Prises entre décembre 2016 et mai 2017, ces sanctions s'étendent désormais jusqu’au 12 décembre 2019. Gel des avoirs et restriction de visas dans l’espace Schengen, tel est le contenu de ces mesures restrictives, « en réponse aux entraves au processus électoral en RDC et aux violations des droits de l'homme » qui sont imputées aux quatorze officiels congolais visés. Dans sa décision, le Conseil de l’UE a réaffirmé « l’importance de la tenue d’élections crédibles et ouvertes à tous dans le respect de l’aspiration du peuple congolais à élire ses représentants », promettant qu’il réexaminera ces mesures à la lumière des scrutins du 23 décembre. Et d’ajouter qu’il « se tient prêt à les adapter en conséquence ».

Dans une récente interview accordée au journal Le Soir de Belgique, Joseph Kabila s’est insurgé contre ces sanctions et dénoncé les velléités néocolonialistes dans le chef de certaines puissances étrangères qui s’arrogent le droit de sanctionner certains États africains. « Si Shadary est élu, il sera le président de la RDC. En Belgique, il ne possède rien. Certains ont regretté que les individus visés n’aient pas eu l’occasion de se défendre. Moi, je demande pourquoi nous devrions aller nous justifier. Ces sanctions sont tout à fait illégales, injustes, arbitraires, orientées politiquement », avait-il déclaré.  

Sont concernés par ces sanctions Ilunga Kampete des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc), Gabriel Amisi Kumba (Fardc), Eric Ruhorimbere (Fardc), Ferdinand Ilunga Luyoyo de la Police nationale congolaise (PNC), Célestin Kanyama (PNC), John Numbi (PNC), Roger Kibelisa (Agence nationale de renseignement), Delphin Kaimbi (Demiap), Évariste Boshab (ex-ministre de l’Intérieur et de la sécurité), Alex Kande Mupompa (ex-gouverneur du Kasaï central), Jean-Claude Kazembe Musonda (ex-gouverneur du Haut-Katanga), Lambert Mende (ministre de la Communication et des médias),  Emmanuel Ramazani Shadary (ex-ministre de l’Intérieur et actuellement candidat à la présidentielle du 23 décembre) et Kalev Mutond (Agence nationale de renseignement).

Alain Diasso

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