Diversification économique : le Congo à la croisée des chemins

Jeudi 28 Décembre 2017 - 13:03

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Avec une économie étranglée par la crise pétrolière, une dette publique estimée à plus de cinq mille milliards de francs CFA et des ressources budgétaires déficitaires, le pays a du grain à moudre pour sortir de cette situation catastrophique.

Au-delà des réformes envisagées dans le cadre des pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI), en vue de la conclusion d’un programme de coopération, la diversification de l’économie semble être l’un des moyens efficaces devant permettre au Congo de retrouver ses équilibres macroéconomiques d’antan.       

Conscient de cette situation, le chef de l’Etat congolais, qui a présidé une réunion du Conseil des ministres le 27 décembre, « a appelé l’attention des membres du gouvernement sur la nécessité d’enclencher, malgré la conjoncture difficile, une politique vigoureuse de diversification de l’économie congolaise ».  

Il a instruit dans la même optique le gouvernement de réorienter une partie des crédits alloués à l’investissement au développement des filières agricoles (cacao, banane et manioc). Hormis l’agriculture, le gouvernement entend également mettre un accent particulier sur la mécanisation de la foresterie.

En ce qui concerne l’agriculture, le secteur regorge plusieurs potentialités susceptibles de favoriser son éclosion : des ressources humaines disponibles ; quelque dix millions d’hectares de terres cultivables dont environ 3% seulement sont cultivées. Il est alors question, entre autres, de mécaniser l’agriculture, de mieux structurer les pratiquants afin d’augmenter leurs rendements.

Le développement des activités agricoles conduit ipso facto à la mise en place d’un tissu de l’industrie agroalimentaire qui participe à la réduction des importations alimentaires. Pour le cas du Congo, les importations alimentaires annuelles sont estimées à plus de cinq cents milliards de francs CFA.    

Deuxième pourvoyeur d’emplois après la fonction publique, le secteur forestier joue un rôle stratégique dans l’économie nationale. La forêt constitue la deuxième ressource d’exportation du pays après le pétrole. Elle couvre une superficie de vingt-deux millions d’hectares (dont sept millions de forêts inondées), soit 65% du territoire national et représente 10% des forêts du Bassin du Congo.
Le potentiel national exploitable des essences commercialisables et de promotion sur pied est estimé à cent soixante-dix millions de mètres cubes, avec possibilité d’extraire deux millions de mètres cubes chaque année sans compromettre la résilience de la forêt.

Le Congo parmi les dix pays du monde ayant la plus grande superficie de forêts certifiées

Le marché local du bois étant étroit, les exploitants préfèrent exporter la production vers l’Europe et d’autres destinations. En 2015, le volume des exportations était estimé à 937 732,40m3 dont 702 915,06m3 de grumes, 150 237,95m3 de sciages humides, 52 299,64m3 de sciages secs, 24 973,67m3 de placages déroulés, 130,48m3 de contreplaqués et 7 071,61m3 de produits finis.

Le Congo a fait de la certification forestière son cheval de bataille. Il est classé dans le groupe des dix pays ayant la plus grande superficie de forêts certifiées FSC dans le monde. Le pays compte  2,5 millions d’hectares de forêts certifiées et quelque 3 991 418 hectares d’aires protégées.

L’économie congolaise ne manque donc  pas d’opportunités à saisir pour se diversifier et mettre une césure à sa dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier.   

Nonobstant l’agriculture et la forêt, le Congo est tenu aussi à développer les activités industrielles. Pour ce faire, il est appelé à matérialiser le projet gouvernemental de construction des zones économiques spéciales de Brazzaville, Ouesso, Oyo-Ollombo et Pointe-Noire, ainsi que d’autres initiatives concourant au développement socioéconomique.

Christian Brice Elion

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