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Doléances

Mardi 25 Mars 2014 - 6:40

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Tout faire pour que les agriculteurs, les artisans, les pêcheurs, les commerçants, les petites, moyennes et grandes entreprises profitent à plein de la croissance économique générée par la remise en ordre des finances publiques et l’augmentation constante des recettes que procure une meilleure exploitation des ressources naturelles de notre territoire : telle devrait être, en bonne logique la règle que les autorités congolaises s’imposent ; tel n’est pas, cependant, le principe qui semble prévaloir à tous les niveaux de l’État.

De partout remontent, en effet, vers nous des doléances faisant état de retards croissants dans le paiement des sommes dues à un titre ou à un autre par les entreprises publiques et les différentes administrations, nationales ou locales. Des doléances qui laissent prévoir, si elles ne sont pas prises en compte rapidement, que dans le proche avenir un climat social dégradé pourrait bien se substituer à l’euphorie provoquée durant toute la décennie précédente par la reconstruction de l’économie congolaise.

Le processus qui s’amorce est trop connu pour qu’on le commente longuement. Il repose essentiellement sur le fait que les collectivités publiques ne tiennent pas, ou tiennent avec retard, les engagements pris envers les entreprises petites et grandes auxquelles elles font appel. Accumulant des dettes envers les opérateurs économiques, elles provoquent une paralysie qui, par le canal de la sous-traitance, gagne les uns après les autres tous les étages de la pyramide, asphyxiant les plus faibles, les plus vulnérables, les plus proches de la population. S’ensuit un mouvement dangereux qui se traduit par la hausse du chômage et qui provoque un malaise social diffus, mais bien réel.

S’il est un conseil que l’on peut donner aujourd’hui aux princes qui nous gouvernent, c’est donc bien celui de respecter strictement les termes des contrats que l’État et les collectivités locales passent avec le secteur privé. Faute de s’y résoudre à temps, un processus identique à celui qui plongea ces dernières années de nombreux pays dans de grands troubles internes pourrait bien s’enclencher aussi chez nous. Le Congo a suffisamment souffert dans le passé pour qu’il se préserve de ce danger tant qu’il en est temps.

Les Dépêches de Brazzaville

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