Dossier fin d’année/ Congo-FMI : la longue marche vers la conclusion d’un accord

Mercredi 2 Janvier 2019 - 18:45

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Alors que certains pays de la sous-région d’Afrique centrale sont parvenus à des accords avec le Fonds monétaire international (FMI), le Congo met le cap sur 2019 pour espérer un partenariat et bénéficier d’une aide financière de cette institution de Bretton Woods avec laquelle il est en négociations depuis deux ans.

Si le FMI a noté, après différentes missions, des « progrès considérables » en matière de réformes et l'embellie occasionnée par la hausse des cours du pétrole, la conclusion d’un programme avec le Congo reste cependant dépendante, entre autres, de quelques mesures parmi lesquelles la soutenabilité de la dette nationale auprès des créanciers. « Des progrès considérables ont été accomplis dans la mise en œuvre du programme de réformes structurelles, y compris la publication d’une étude diagnostique sur la gouvernance, l’introduction d’une obligation juridique exigeant la publication des états financiers audités annuels de la SNPC et la publication en ligne des accords de partage de production dans le secteur pétrolier », relevaient les services du FMI, au terme de leur mission, le 14 novembre dernier à Brazzaville.

Seulement, relativisait le chef de la délégation, Alex Segura-Ubiergo, des efforts supplémentaires pourraient améliorer les projets de lois sur la Haute autorité de lutte contre la corruption et sur le régime de déclaration du patrimoine, ainsi qu’accroître la transparence de la gestion et de la comptabilisation des recettes pétrolières. « L’équipe du FMI poursuivra les discussions avec les autorités sur les étapes nécessaires pour que la demande de la République du Congo pour un arrangement financier pour trois ans puisse être examinée par le conseil d’administration », déclarait-il, lors de la dernière mission à Brazzaville.

Selon les services du FMI, les étapes suivantes consistaient à réviser le projet de loi de finances 2019 (chose faite) ; mettre en œuvre des réformes visant à améliorer la transparence dans les établissements publics pour accroître leur efficacité, ainsi que l’obtention des assurances de financement explicites des créanciers officiels extérieurs, y compris un allégement de la dette, nécessaire pour rétablir la soutenabilité.

De leur côté, préoccupées par les observations faites, les autorités congolaises, se montrant optimistes, poursuivent la voie tracée par le gouvernement afin d’être en phase avec les propositions formulées. « Nous sommes sur la bonne voie puisque le pays a réuni toutes les conditionnalités pour être éligible. Nous restons donc suspendus à la décision du FMI qui donnera prochainement son avis », avait indiqué, en substance, le ministre des Finances et du budget, Calixte Nganongo, lors de la séance des questions orales avec débat au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 14 décembre.

Accélérer le processus de soutenabilité de la dette

Telle est l’une des tâches auxquelles doit s’atteler en urgence le gouvernement en vue d’un probable accord avec le FMI pour qui les avancées du Congo semblent « positives » pour la conclusion d’un programme devant relancer l'économie du pays. Le gouvernement a déjà engagé les échanges avec ses créanciers, notamment la Chine et les traders, en vue d’un rééchelonnement de sa dette publique estimée, en 2017, à 5329 milliards FCFA.

Dans cette optique, la partie chinoise qui détient à elle seule près de 35% de la dette extérieure du Congo a entamé, depuis le 5 novembre, des négociations visant à rendre soutenable la dette congolaise envers elle. Il s’agit, pour les deux parties, de s’asseoir autour d’une même table afin de traiter les questions liées à cette dette. « La Chine propose de commencer les négociations avec la partie congolaise sur la dette. Le ministre des Finances et moi-même sommes convenus de nous retrouver pour régler le problème »,  faisait savoir Ma Fulin, ambassadeur de Chine au Congo, ajoutant : « C’est un problème qui a beaucoup gêné non seulement le développement du Congo mais également la coopération entre les deux pays. D’où la nécessité d’en finir dans un meilleur délai ».

Avec les traders, ces « géants » du business pétrolier, le processus étant également enclenché, Brazzaville devrait, par ailleurs, accélérer les négociations pour obtenir auprès de ces derniers un modus vivendi susceptible de rééchelonner sa dette.   

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

1-Une vue de la séance de travail entre la mission du FMI et le gouvernement / Adiac 2-Le chef de mission du FMI, Alex Segura-Ubiergo/ Adiac

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