Dossier John Tshibangu : de nouvelles charges contre Moïse Katumbi

Samedi 21 Avril 2018 - 16:30

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Le leader de la plate-forme "Ensemble pour le changement" est accusé par le responsable des renseignements militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) d’avoir financé la tentative militaire de l’ex-chef d’état-major des Fardc au Kasaï contre les autorités de la République.

 John Tshibangu, ex-chef d’état-major des Fardc au Kasaï, est actuellement en détention sécrète dans un cachot des renseignements militaires. Son affaire vient d’êre remise à la surface à la faveur d'une récente interview du responsable des renseignements militaires des Fardc accordée à "Jeune Afrique". Dans cet entretien publié le 20 avril, Delphin Kahimbi n’est pas allé par le dos de la cuillère pour stigmatiser le rôle qu'aurait joué Moïse Katumbi au profit de la rébellion qui s’était déclarée au Kasaï, fin 2017, sous la houlette du général déserteur John Tshibangu. A en croire cet officier des renseignements militaires, l’ex-gouverneur du Katanga aurait financé cette rébellion qui visait la destabilisation des institutions avec, à  la clé, le changement de régime.

Dévoilant les secrets de l'instruction, Delphin Kahimbi a révélé que lors de son interrogatoire, le général déserteur John Tshibangu avait cité trois fois  le nom de Moïse Katumbi parmi ceux qui ont financé sa tentative de déstabilisation des institutions. Enfonçant le clou, le patron des renseignements militaires a confirmé les contacts très dangereux ansi que des connexions qu’auraient entretenus John Tshibangu avec des groupes armés et des terroristes dans l'est de la RDC. Moïse Katumbi, dont le rapprochement avec John Tshibangu aurait été facilité grâce à l'implication du clergé catholique, ne serait donc pas innocent dans les ramifications prises par la rébellion au Kasaï, se convainc l’officier des renseignements. D’où, a-t-il ajouté, les dispositions prises pour éviter que de son lieu de détention, John Tshibangu puisse entrer en contact avec des tiers qui pourraient lui passer des consignes. Il a, enoutre, promis de rendre incessamment public le rapport de l’instruction en cours.

Chez les Katumbistes, la tendance est de relativiser ces accusations qui procéderaient, selon eux, d’une stratégie bien connue destinée à écarter le candidat Moïse Katumbi de la présidentielle de décembre 2018. Du recrutement des mercenaires à la spoliation d’un immeuble, en passant par la nationalité italienne qu’il détiendrait en violation de la Constitution, Moïse Katumbi serait toujours dans le collimateur de la majorité présidentielle, qui chercherait à le disqualifier en prévision des prochains scrutins. Ce qui expliquerait, selon ses partisans, cette autre accusation liée cette fois-ci au financement de la rébellion au Kasaï. Les Katumbistes soutiennent qu'il s'agit d'une nouvelle trouvaille du pouvoir pour davantage charger l’ex-gouverneur du Katanga qui a déjà maille à partir avec la justice congolaise. Entre-temps, les acteurs politiques qui lui sont fidèles n’arrêtent pas de ménacer de « recourir aux grands moyens » si jamais les élections n’étaient pas organisées à l'échéance du 23 décembre, conformément au caendrier électoral publié par la Commission électorale nationale indépendante.

Pour rappel, John Tshibangu avait quitté l’armée congolaise depuis mi-2012, à l’époque où Moïse Katumbi était encore gouverneur de l’ex-province du Katanga. Arrêté fin janvier 2018 à Dar-Es-Salaam, en Tanzanie, après une longue cavale et extradé à Kinshasa au mois de février, le général déserteur est toujours détenu au secret dans un cachot des renseignements militaires. Il occupait le poste de chef d’état-major de la quatrième région militaire au Kasaï-Occidental avant de s’autoproclamer lieutenant général à la tête d’un mouvement insurrectionnel.    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Moise Katumbi

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