Dossier spécial fin d'année- Economie numérique : l’ e-gouvernement toujours pas effectif

Mercredi 2 Janvier 2019 - 18:23

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La mise en œuvre de la politique de l’administration électronique au Congo, sujet majeur ayant conduit en 2018 les réflexions pour l’implémentation d’une véritable économie numérique, n’a semble-t-il pas obtenu la convergence des acteurs clés du processus qui stagne encore dans les démarches administratives.

Réunis en juillet 2018 sous l’égide du ministère des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, des experts de plusieurs administrations publiques et privées nationales souhaitaient la création d’un comité de pilotage chargé de suivre et mettre en œuvre la politique de l’administration électronique au Congo.

Si le caractère transversal du numérique avait inspiré cette initiative, afin de trouver une manière concertée d’amorcer la numérisation de l’administration congolaise, le projet demeure sous silence car, des questions de gouvernance de celui-ci et de son cadre juridique et institutionnel animent encore des débats. 

Des conflits d’intérêts dévoilés au travers des controverses nées parfois d’une mauvaise interprétation du projet, la route semble encore difficile pour le secteur d’intégrer la dimension digitale dans les usages administratifs afin de fournir le service public via internet.

Au-delà de cet obstacle dont les verrous seront sûrement levés courant 2019, le secteur de l’économie numérique peut se réjouir d’avoir obtenu, l'année dernière,  une administration dédiée :  la direction générale du développement de l’Économie numérique, à laquelle incombe la tâche d’élaborer et de mettre en œuvre cette politique nationale.

L’institution a, d’ailleurs, la mission de fédérer les acteurs clés d’aller vers une infrastructure unique pour le gouvernement et de respecter l’interopérabilité des réseaux. L’année dernière, rappelant l’existence des « mini e-Gouv » dans plusieurs administrations congolaises, des experts de cette nouvelle administration rassuraient que le but de la création d’un comité de pilotage est « d’améliorer les processus à travers l’examen de l’existant afin de déterminer ce qui reste à faire dans le cadre de ce projet transversal ».

L’implémentation du e-gouvernement ou e-administration est, en effet, la matérialisation de la stratégie nationale de développement de l’économie numérique, assortie d’un plan d’actions 2018-2022, qui s’articule autour de trois piliers, le e-citoyen, le e-gouvernement et le e-business. « Chaque pilier est constitué des axes stratégiques : l’infrastructure, le cadre légal et institutionnel, le renforcement des capacités et les usages », expliquait Léon Juste Ibombo, ministre de tutelle.

C’est grâce à un financement de la Banque africaine de développement, par le biais du projet Central african backbone, que le gouvernement du Congo mettra en place ce projet. Quelques axes prioritaires d’implémentation de cet e-gouvernement énumèrent des actions spécifiques de mise en œuvre.

La première activité sera la mise en place d’un système intégré de gestion électronique de la personne, de manière à ce que tous les acteurs aient un identifiant unique. En ce qui concerne l’infrastructure, il s’agira, souligne-t-on, de la création d’un data center qui servira à héberger toutes les infrastructures, applications et services qui seront fournis à la fois par les services publics et également par les sociétés privées.

Dans le cadre de ce projet attendu cette année, l’e-gouvernement prévoit un volet cybersécurité par la mise en place d’un centre d’alerte et de réactions aux attaques informatiques, et d’implémentation des services financiers digitaux d’où découleront plusieurs opérations comme le e-commerce.

 

 

 

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Des acteurs du secteur du numérique lors d'une concertation à Brazzaville

Notification: 

Non