Droits de l’homme : l’OCDH déplore des violations au plan national

Jeudi 9 Mai 2019 - 17:06

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L'association a présenté, le 9 mai à Brazzaville, son rapport annuel sur l’état des droits de l’homme au Congo dans lequel elle donne un aperçu de la situation durant la période allant de 2017 à 2019.

Dans son rapport, l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) souligne qu’en dépit de quelques avancées, les violations des droits humains demeurent graves et la tendance se renforce, indiquant qu'elles n’ont pas connu le recul espéré. Le document poursuit qu'il faudra du temps pour établir une culture de respect des droits humains au Congo et mettre en place des institutions fortes.

Face à ces progrès trop lents, les Congolais ressentent, selon l'OCDH, un fort sentiment de déception et d’injustice. Un sentiment accentué par la culture de l’impunité qui s’est instaurée dans un Etat complètement défaillant, note le rapport.

D'après cette association, l’absence d’une politique élaborée et de vision positive des droits humains rend ardue la lutte contre les atrocités au Congo, indexant le secteur judiciaire qui reste une question problématique.

Le système judiciaire, soutient l'OCDH, n’est pas parvenu à atteindre un niveau d’indépendance lui permettant d’être le garant des droits de l’homme, les magistrats faisant état de fréquentes ingérences dans leurs décisions. 

Néanmoins, entre 2017 et 2018, l’OCDH a salué quatre décisions judiciaires, relevant qu’avec un peu de volonté, de possibilité et de courage d’esquiver l’influence politique, la justice congolaise peut constituer un véritable rempart pour les victimes de violations des droits humains.

A propos des conditions de détention dans les prisons congolaises, elles sont effroyables, souligne le rapport, citant notamment la surpopulation, la malnutrition, l'insalubrité, la maltraitance physique et psychologique, la détention abusive. En dépit de certaines mesures prises par le ministère de la Justice et des droits humains pour désengorger certaines prisons, à l’instar de celle de Ouesso, dans le département de la Sangha, l'OCDH pense que les problèmes demeurent entiers.

Sur les atteintes à l’intégrité physique des personnes, l’organisation dit avoir enregistré quatre cent quarante et un cas: la détention arbitraire représente 46%, soit deux cent un cas, et les arrestations arbitraires 35%, soit cent cinquante cinq cas. La torture et autres traitements dégradants représentent 14% ,soit soixante cas dont certains ont conduit à la mort.  Les autres types de violations des droits de l’homme, tels que le viol et autres, représentent 5%, soit vingt-cinq cas.

Quant à la liberté d’expression, d’information et de manifestation, le rapport  indique que l’espace d’exercice des droits civiques se rétrécit inexorablement. Le prétexte d’ordre public est invoqué de manière abusive. Les agents de l’ordre n’hésitent pas à recourir de manière disproportionnée à la force.

Le document déplore aussi les injustices sociales, estimant que les efforts fournis par les pouvoirs publics ne sont toujours pas à la hauteur des attentes du plus grand nombre. Enfin, sur la corruption, le phénomène est devenu endémique mais aussi une des sources des inégalités sociales.

 

 

Jean Jacques Koubemba

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