Droits de l’homme : vers une politique de vulgarisation des droits fondamentaux

Mardi 10 Décembre 2013 - 17:45

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Cette politique sera accompagnée d’un plan d’action afin d’instaurer la culture des droits de l’homme en République du Congo. Le directeur de cabinet du ministre de la Justice et des Droits humains, Dinard Mobanga Mokondzi, a porté ce message au cours de la Journée internationale des droits de l’homme, célébrée le 10 décembre à Brazzaville

« Au Congo, les libertés publiques sont garanties, le droit à la parole est assuré, la censure est prohibée, l’intégrité physique des individus est strictement protégée, les conditions de scolarisation de nos enfants sont en constante amélioration, les droits des populations autochtones sont promus et protégés, les droits des femmes sont de plus en plus pris en compte, et les conditions de détention sont améliorées », a déclaré Dinard Mobanga Mokondzi.

Au cours de ces dernières années, les domaines de protection se sont précisés, à savoir : la lutte contre la traite des personnes, la corruption, la stratégie de réduction de la pauvreté, la gratuité de la scolarité en cycles primaire et secondaire, ainsi que la lutte contre les violences faites aux femmes. Dans le même temps, les destinataires des droits ont été mieux définis et identifiés, notamment, la protection de l’enfant, la promotion et protection des droits des populations autochtones, et la protection des handicapés ou personnes vivant avec le VIH/sida.

En dépit des résultats positifs et satisfaisants obtenus ces dernières années, le Congo entend relever tous les défis combien importants, en vulgarisant les droits fondamentaux de l’homme. Pour ce faire, le ministère de la Justice et des Droits humains définira une véritable politique de vulgarisation sur toute l’étendue du territoire national.

« Cette journée est aussi revêtue d’une signification pédagogique, car elle contribue à transformer les mentalités et faire progresser l’humanité. Éduquer c’est enseigner le dialogue et le respect de l’autre mais c'est aussi transmettre l’histoire et les leçons que l’on en a tirées. Il importe que chacun de nous comprenne que l’affirmation des droits de l’homme implique l’égale dignité de tous les hommes, sans distinction de race, de sexe, de langue, d’appartenance politique, d’origine ethnique ou de religion », a poursuivi Dinard Mobanga Mokondzi.

Les participants ont été invités, à cette occasion, à prendre connaissance des articles inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, à les respecter et à les garantir chaque jour davantage. « Le combat des droits de l’homme n’est jamais gagné d’avance. Il nous faut travailler davantage pour gagner de nouvelles batailles. Nous sommes les héritiers de Nelson Mandela, de Martin Luther King et de tous ceux qui ont collaboré à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Leurs idéaux sont les nôtres, nous devons avoir leur courage, leur détermination et leur générosité », a souligné le directeur général des droits de l’homme et des libertés fondamentales, Philippe Ongania.

Au terme de la cérémonie officielle, un espace vert « Le jardin des droits de l’homme », situé à proximité du ministère de la Justice et des Droits humains, a été inauguré par le directeur de cabinet du ministre de tutelle.

Il sied de rappeler qu’en réaction aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale, les hommes épris de paix, d’humanisme et de tolérance, ont inscrit au cœur d’une déclaration, les droits fondamentaux, universels et indivisibles de l’homme. Cette déclaration, adoptée le 10 décembre 1948 par l’assemblée générale des Nations unies, est devenue le socle d’un système de mécanismes et de garanties destiné à promouvoir et à protéger les droits de la personne humaine.

Les droits humains : une situation préoccupante

Ayant pour thème : « 20 ans : au travail pour vos droits », la 65e Journée internationale des droits de l’homme, a été célébrée sur fond de déficits en matière de respect et de mise en œuvre des droits de l’homme au Congo, par l’association « Rencontre pour la paix et les droits de l’homme », une Organisation non gouvernementale de promotion, de défense et de protection des droits de l’homme.

L’ONG a déclaré que la situation des droits humains demeure préoccupante au Congo, en dépit de la libre adhésion du pays aux diverses conventions régionales et internationales relatives aux droits de l’homme. Bien que des avancées aient été observées dans l’exercice de certains droits, tels l’amélioration des conditions de vie en milieu carcéral, la construction et l’équipement de centres de santé intégrés, la mise en œuvre du projet « eau pour tous », dont l’objectif est d’apporter l’eau potable en milieu rural ; la construction et l’équipement en tables-bancs de certains établissements scolaires à l’intérieur du pays et dans les grandes agglomérations, et la gratuité de certaines catégories de soins de santé, beaucoup reste à faire, car les politiques actuelles ne parviennent pas à garantir le bien-être de la majeure partie des citoyens. Malgré l’embellie financière et les potentialités économiques dont jouit le Congo, l’accès aux droits économiques et sociaux reste une préoccupation majeure.

Dans une déclaration rendue publique, cette ONG dénonce les atteintes aux libertés publiques et privées, la torture, les arrestations arbitraires et les exactions diverses. Cependant, poursuit la déclaration, les droits de la femme sont encore un sujet de préoccupation, avec la faible implication de ces dernières dans les instances de prises de décisions. L’organisation déplore le nombre croissant des violences multiformes que subissent les femmes, sans qu’une législation spécifique et dissuasive ne vienne sanctionner ces pratiques.

Au regard des violations de ces droits et libertés au Congo, l'association « Rencontre pour la paix et les droits de l’homme » a formulé des recommandations. Elle demande, entre autres, aux gouvernements : de garantir l’État de droit et la démocratie en République du Congo ; d’adopter des textes d’application en vue de vulgariser les dispositions du préambule de la Constitution du 20 janvier 2002 sur le respect et la promotion des droits humains ; de mettre un terme définitif à l’impunité grâce à des sanctions exemplaires contre les auteurs identifiés des violations des droits de l’Homme ; de garantir une justice indépendante et accessible à tous les citoyens ; de réformer la Force Publique en vue de la rendre véritablement républicaine ; de mettre fin aux exactions policières ; ainsi que de garantir l’intégrité physique et psychologique des dirigeants syndicaux, politiques et des activistes des droits de l’homme.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Le présidium de la cérémonie organisée le 10 décembre à Brazzaville pour célébrer la Journée internationale des droits de l’homme.