Droits des enfants : deux tiers de gamins laissés pour compte dans le monde

Mardi 15 Mai 2018 - 12:45

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Le directeur de la Division des mécanismes des droits de l’homme au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Adam Abdelmoula, a averti que la situation est déplorable, près de trente ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Adam Abdelmoula s’exprimait lors de la soixante-dix-huitième session du Comité des droits des enfants qui se tient jusqu’au 1er juin à Genève, en Suisse. « Nous sommes dans une course contre la montre pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour les droits de l’enfant », a-t-il relevé, tout en déplorant le fait que « les enfants sont toujours confrontés à d’énormes difficultés pour faire reconnaître et respecter leurs droits ».

Pour ce faire, le directeur des mécanismes de droits de l’homme a appelé à une action d’urgence pour régler la situation des enfants concernés par ces difficultés. « Le temps presse d’autant qu’un milliard d’enfants sont laissés pour compte ou vivent dans des pays où la promesse des Objectifs de développement durable est inatteignable, soit deux tiers de tous les enfants dans le monde », a-t-il insisté. Le monde n’a plus que douze ans pour renverser cette tendance et atteindre les cibles fixées par les Etats membres de l’ONU, a souligné le haut responsable du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

Jugeant « indispensable » le rôle du Comité pour « aider les États à respecter leurs obligations envers les prochaines générations », Adam Abdelmoula a indiqué que près de trente et un millions d’enfants souffriront de retards de croissance faute d’une bonne nutrition. Et évoquant les projections déjà réalisées, il dit qu’elles montrent que d’ici à 2030, quelque « dix millions d’enfants supplémentaires vont mourir avant de fêter leur cinquième anniversaire », un problème qui pourrait pourtant être évité.  En outre, ce sont vingt-deux millions de gamins qui ne suivront pas de scolarité primaire, a mis en garde le responsable de l’ONU.

Le processus d’élaboration du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est également au centre des préoccupations de la session du Comité des droits de l’enfant. A ce sujet, Adam Abdelmoula a noté qu’il est crucial de tenir compte de la protection des droits de l’enfant, notamment le sort des trente millions d’enfants sur les deux cent soixante millions de migrants vivant en dehors de leur pays. « Chaque enfant doit être traité - d’abord et avant tout - comme un enfant. La protection et le bien-être des enfants devraient être une considération primordiale dans les politiques et pratiques migratoires », a-t-il fait remarquer.

Le Comité des droits de l’enfant est l’organe de contrôle de la mise en œuvre de la convention relative aux droits de l’enfant. Il a été créé par la Convention et a vu le jour le 27 février 1991. Cette convention a été ratifiée par cent quatre-vingt-seize États.  Le nombre total de ratifications du Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés s’élève à cent soixante-sept et il est de cent soixante-quatorze pour ce qui est du Protocole facultatif sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.  Quant au troisième Protocole, relatif à la procédure de communication (plainte), il a été ratifié par trente-sept États.

Nestor N'Gampoula

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