Dynamique de l'opposition : la chasse aux sorcières se poursuit

Jeudi 25 Août 2016 - 19:30

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Certains leaders de l’opposition qui participent aux travaux du comité préparatoire du dialogue politique ont été exclus de leurs plates-formes respectives à l’instar de Vital Kamerhe, éjecté de  la Dynamique de l’opposition.

Depuis le lancement  des travaux préparatoires au dialogue par le facilitateur Edem Kodjo, c’est le branle-bas dans les états-majors de plusieurs composantes politiques de l‘opposition. Le fait pour certains leaders d’avoir pris part à la cérémonie d’ouverture des travaux ou d’y avoir délégué quelques représentants de leurs partis politiques leur a valu des remontrances de la part de leurs plates-formes respectives. Ces dernières ne sont pas allées par le dos de la cuillère pour disqualifier, ou mieux éjecter ceux qu’elles considèrent, à tort ou à raison, comme des traitres. La liste des personnalités de l’opposition exclues pour avoir participé aux travaux du comité préparatoire, faisant ainsi fi du mot d’ordre du boycott décrété par leurs regroupements politiques respectifs ne fait que s’allonger. 

Après l’exclusion de José Makila, c’est au tour de Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), d’être désavoué par ses pairs de la Dynamique de l’opposition qui ont décidé de l’éjecter. La décision est tombée le 24 août. Il lui est reproché d’aller à contre-courant de la position de la Dynamique dont les préalables posés pour déterminer son éventuelle participation au dialogue n’ont pas été totalement respectés. Il s’agit, entre autres, de la libération de tous les prisonniers politiques, de la réouverture de tous les médias proches de l’opposition en plus de Canal Futur et Canal Kin, de  l’abandon des poursuites contre Moïse Katumbi et, surtout, du remplacement du facilitateur Edem Kodjo accusé de partialité.

A l’UNC, on semble relativiser cette exclusion qui est loin d’émouvoir les esprits. « La Résolution 2277 lui ayant offert toutes les garanties contre une éventuelle fourberie de Joseph Kabila, Kamerhe n’avait plus d’autres choix que de s’aligner sur la voie tracée par la communauté internationale pour éviter que l’issue à la crise politique en RDC ne débouche sur un drame humain », commente une source proche de l’UNC comme pour justifier la présence de son parti au comité préparatoire. Elle estime que Vital Kamerhe accusé de versatilité est plutôt un partisan de la Real politik et que sa position actuelle est fonction des garanties que  lui a offertes la résolution 2277 devenue aujourd’hui la boussole politique de la RDC susceptible de la tirer de l’impasse. Quant à la récusation d’Edem Kodjo par la Dynamique, les proches de Kamerhe pensent qu’il s’agit là d’un schéma de glissement et d’enlisement de la crise qui ne dit pas son nom.

Autre leader politique de l‘opposition chassé de la Dynamique pour la même cause, c’est Jean  Lucien Bussa du Front des démocrates. Régissant à son exclusion, il explique : « A ce stade, le peuple congolais a besoin des réponses vraies et rapides sur une question importante, à savoir à quel moment va se tenir l’élection présidentielle ? » Et de dénoncer ses pourfendeurs d’œuvrer pour le glissement. Entre-temps, le groupe parlementaire UDPS et alliés déclare n’avoir pas mandaté un délégué au comité préparatoire, allusion faite à la présence remarquée à l’ouverture des travaux du comité préparatoire d’un de ses responsables en la personne de Samy Badibanga. Ce dernier s’y retrouverait, d’après cette plate-forme, à titre individuel avec interdiction d’engager la structure. Dossier à suivre.      

Alain Diasso

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