Ébola

Ne nous voilons pas la face et regardons la vérité en face : la sinistre fièvre Ébola, qui cause des ravages dans plusieurs pays de l’Ouest africain, est bien là, tout près de nous, à notre porte, et constitue dès à présent une menace grave pour la santé publique. Mais plutôt que de nous affoler et de recourir à des exorcismes inutiles pour la combattre, prenons les mesures qui mettront une fois pour toutes le peuple congolais à l’abri du danger.

L’extension de cette maladie, qui est mortelle dans la grande majorité des cas, est en effet la résultante d’un manque d’hygiène et de précautions élémentaires dont les conséquences s’avèrent dramatiques. Il ne suffit donc pas, pour l’endiguer, de déployer là où elle sévit des moyens plus ou moins sophistiqués avec l’espoir que ceux-ci s’avèreront rapidement efficaces. Il faut aussi et surtout éduquer les populations concernées afin qu’elles se protègent elles-mêmes ou, lorsque malheureusement l’un des leurs est touché, qu’elles prennent les mesures de protection adaptées à la menace.

Plus que jamais, par conséquent, s’impose à nous l’idée que la santé publique ne dépend pas seulement de la multiplication sur toute l’étendue du territoire des hôpitaux, des cliniques, des centres de soin, mais résulte avant tout de l’éducation individuelle et collective, de la propreté des habitations et des lieux publics, du respect des règlements sanitaires édictés par les autorités compétentes.

Si l’on admet avec nous que c’est généralement des crises que naît le progrès, mettons donc à profit la mobilisation internationale que provoque l’extension de la fièvre Ébola pour, d’une part, sensibiliser les Congolais aux effets protecteurs  de la propreté et, d’autre part, obtenir de la communauté internationale une contribution plus efficace à l’évolution de notre système de santé. Rien, en effet, n’est plus mobilisateur au plan mondial que la lutte contre les épidémies qui menacent les sociétés humaines et que seules des actions collectives de grande ampleur parviennent à arrêter.

Dans cette affaire, comme dans bien d’autres, il convient avant tout de ne pas céder à la panique et de regarder la vérité en face.