Ebola : l’ONU plaide pour l’annulation de la dette des pays touchés

Mardi 16 Décembre 2014 - 11:16

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Un rapport de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), rendu public le 16 décembre, plaide pour que soit annulée la dette des pays touchés par l’épidémie du virus Ebola. Le texte souligne que la propagation de la maladie a réduit les efforts de développement des pays concernés.

Les auteurs du rapport de l’institution économique africaine considèrent que l’impact du virus Ebola sur la Sierra Leone, la Guinée et le Libéria est suffisamment important pour justifier l’annulation de la dette de ces pays. « Cette annulation va permettre à ces pays de repartir de zéro une fois que l’épidémie aura été maîtrisée », précise l’étude qui déplore que les entreprises dans ces pays ferment et licencient du personnel chaque semaine, dans des secteurs tels que le tourisme, la construction et même l’éducation. « Si l’épidémie peut être limitée à ces trois États, son impact économique sur le reste du continent sera limité », fait le remarquer le rapport. Ces pays ont subi des diminutions importantes de leur PIB, sans avoir de conséquence sur les autres économies.

Le texte note aussi que le chômage et les faillites des entreprises ont augmenté, qu’une dizaine d’entreprises au moins ferment chaque semaine. Il s’intéresse aussi à la frange de population la plus exposée et relève qu’elle est constituée de familles rurales qui ont rarement des réserves pour compenser la réduction de la production céréalière due à l’épidémie.

Pour ce qui concerne le reste du continent africain, la CEA note que l’impact global d’ébola sur l’Afrique dans son ensemble devrait être « négligeable ». Ceci, parce que d’après l’institution économique africaine, les économies combinées des trois pays les plus touchés représentent moins de trois pour cent du PIB de l’Afrique de l’Ouest et moins d’un pour cent du PIB du continent. « Il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour les perspectives de croissance et de développement de l’Afrique en raison de la crise causée par le virus Ébola » précisent les auteurs du document.

La publication du rapport de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique intervient alors que le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé estime à 6.841 le nombre de décès causés par Ébola sur un total de 18.464 cas enregistrés en Afrique de l’Ouest. Le nouveau bilan indique qu’en trois jours, depuis le 10 décembre, date du précédent bilan de l’OMS, le nombre de morts a augmenté de 258 et celui des cas de 276. En dehors des trois pays les plus touchés, le bilan des cas mortels demeure inchangé : six au Mali, un aux États-Unis et huit au Nigeria. Quant à l’Espagne au Sénégal qui ont été déclarés exempts de virus Ebola, ils ont compté chacun un cas, mais aucun n’a été mortel.

Rappelons qu’Ébola est l’un des virus les plus dangereux pour l’homme à ce jour. L’épidémie de l’Afrique de l’Ouest a touché également le personnel médical et au 7 décembre, 639 membres de ces équipes médicales avaient été contaminés, et 349 en sont morts.

Nestor N'Gampoula