Ebola : une decouverte des chercheurs japonais permet de détecter le virus en 30 minutes

Mercredi 3 Septembre 2014 - 20:00

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L’annonce de la découverte de cette nouvelle méthode de détection du virus Ebola a été faite le 02 novembre par une équipe de chercheurs japonais de la renommée université de Nagasaki. Ce test permet d’identifier le virus sur un patient en 30 minutes. Cette découverte fait suite à de nombreux cris d’alarme lancés par les Nations unies, Médecin sans frontières et plein d’autres ONG humanitaires.

 Avec cette technologie de pointe, on pourrait diagnostiquer rapidement l’infection même dans des pays où les équipements font défaut.

Selon les chercheurs japonais à l’origine de la nouvelle méthode, « le nouveau procédé, lui, ne nécessite qu’un simple équipement de chauffe, alimenté par une batterie, et le tout ne coûte que quelques centaines de dollars, un prix qui est à la portée des pays en développement », ajoutant « nous n’avons pas encore reçu de demandes, mais serions heureux d’offrir ce moyen d’analyse qui est prêt ». Les chercheurs indiquent que les échantillons sont prêts pour servir  l’Afrique de l’Ouest où le virus a fait plus de décès. « Le processus est non seulement efficace dans des délais très courts, mais également moins cher que le système actuellement utilisé dans les pays touchés par le virus », ont-ils précisé.

Biologiquement, ce test est appelé « amorce ». Il permet d’amplifier les gènes spécifiques du virus lorsqu’il existe dans l’organisme. Le virus Ebola est très contagieux, et, a déjà tué au moins 1552 personnes, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La maladie ne cesse de mobiliser le monde entier. À Dakar, le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (RSSG), Said Djinnit a convoqué  le même jour une réunion de l’équipe régionale des Nations unies basée dans la capitale sénégalaise. L’objectif de la réunion était d’inclure les chefs des bureaux régionaux des entités de l’ONU dans la région Afrique, à pouvoir examiner les efforts entrepris pour résoudre la crise de l’Ebola.

La réunion avait également pour but d’étudier les conséquences socio-économiques de la propagation du virus, notamment l’isolation des pays affectés et le risque de stigmatisation des populations. « La restriction des voyages n’est pas la solution. Il est préférable d’assurer la mise en place de mesures préventives et curatives efficaces », peut-on lire dans le rapport final. Le Représentant Spécial du secrétaire des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et les directeurs régionaux ont réaffirmé leur engagement pour une réponse commune, cohérente et coordonnée sous l’égide des autorités nationales.

La découverte de cette nouvelle méthode de détection du virus Ebola et la remobilisation de la communauté internationale face à l’épidémie, font suite aux multiples appels à l’effort et à la solidarité lancés par des ONG humanitaires.

À la tribune de l’Onu, la présidente internationale de Médecin sans frontières(MSF), avait dénoncé lundi le manque de secours internationaux.  Dr. Joanne Liu de MSF avait aussi exprimé sa préoccupation de voir seuls, les ministères de la Santé des États touchés et les ONG humanitaires faire face à l’épidémie. « Six mois après son début, le monde est en train de perdre la bataille contre la pire épidémie d’Ebola de l’histoire. Les dirigeants mondiaux n’arrivent pas à faire face à cette menace transnationale », avait déclaré le Dr Liu, bien avant la découverte.

Sur le terrain, les difficultés matérielles sont nombreuses : manque des centres de triage et des articles d’hygiène, les dispositifs de gestion des cadavres moins développés, ainsi qu’une faible capacité de surveillance. Pour le MSF, il est nécessaire de mettre en place d’une part, des campagnes de désinfection et d’autre part, de promouvoir la santé et l’hygiène au sein des populations et dans les structures de soins.

« L’horloge tourne et le virus Ebola est en train de gagner. Le temps des réunions et de la planification est fini. Chaque jour d’inaction entraîne plus de décès et le lent effondrement des pays touchés », avait conclu la présidente de MSF.

Tiras Andang et Fiacre Kombo (stagiaire)