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École privée : commerce et/ou formation pédagogique ?

Lundi 17 Novembre 2014 - 10:30

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La formation et le commerce sont certainement les deux objectifs que poursuivent les promoteurs des écoles privées. Pour éviter les tracasseries fiscales et échapper au contrôle des agents de recouvrement, certains promoteurs des établissements privés brandissent la carte sociale.  Or, à bien y regarder, ces promoteurs sont d’abord de véritables mercantilistes comme le prouvent la pression et l’entrain qui entourent leurs méthodes à la fin des mois.

En effet, si le social primait sur le commercial, ces promoteurs ne sortiraient pas les enfants le jour même des évaluations au motif que leurs parents n’ont pas payé les frais mensuels d’écolage. Pour preuve, avant même la fin du mois, des avis de paiement sont envoyés aux parents leur demandant de vite passer payer avant telle ou telle échéance avec la menace de « chasser » l’enfant de la classe.

La question doit interpeller, car le constat est clair : une bonne partie des enfants congolais fréquente les écoles privées. Et pour certains parents, ne pas inscrire les enfants dans une école privée, ce serait s’attirer la raillerie et la moquerie des voisins. Quoiqu’il en soit, la vraie question demeure la formation pédagogique offerte dans ces écoles-là.

Autre fait à condamner dans ces établissements : la publicité faite sur des disciplines qui sont dispensées. Entre autres disciplines souvent mises en avant : l’Informatique et les langues étrangères. Encore une technique commerciale pour attirer les parents alors que la réalité est parfois tout autre. De nombreux parents ont ainsi été pris au piège.

Ce qui frappe, disons-le aussi, c’est la disparité constatée au niveau des frais d’écolage. Chacun fait comme bon lui semble en jouant sur la position géographique de l’école, la qualité des structures ou l’environnement dans lequel se trouve la structure. Il n’est pas rare que pour les mêmes niveaux, avec les mêmes matières et au sein de la même école, on trouve dans des classes de CE1 et CE2 avec des frais d’écolage allant de 5.000 FCFA à 15.000  FCFA et ceux variant de 20.000 F CFA à 30.000 F CFA.

Et cette disparité des prix, selon certains parents, s’explique par l’absence des textes devant règlementer le secteur, une espèce de mercuriale à laquelle tout le monde devrait se référer. D’autres écoles privées vont encore plus loin dans leur quête du lucratif en imposant aux enfants des frais des travaux dirigés, d’encadrement, de polycopies ou encore des cantines même quand celles-ci laissent à désirer. C’est là encore des dépenses supplémentaires en dehors des frais mensuels.

En rappel, l’idée même de libéraliser l’enseignement visait un objectif noble : le redressement du système éducatif. Malheureusement c’est à une course pour  l’enrichissement que se livrent des promoteurs d’écoles privées.

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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