Economie mondiale : l’OCDE attend la plus faible croissance depuis dix ans

Jeudi 19 Septembre 2019 - 14:14

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L’organisation a indiqué, le 19 septembre, dans ses prévisions actualisées, que la croissance mondiale devrait s’abaisser pour plusieurs raisons, dont la poursuite de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, le ralentissement chinois et l’endettement privé qui se dégrade.

« La croissance mondiale devrait passer cette année sous la barre des 3% pour chuter à 2,9%, soit 0,3 point de moins que lors des dernières prévisions de mai, et devrait rester pratiquement stable à 3% en 2020 (-0,4) », explique l’institution basée à Paris. « Les tensions commerciales et politiques alimentent les risques de faible croissance prolongée », ajoute-t-elle, tout en redoutant la montée des représailles dans la guerre commerciale que se livrent les deux plus grandes puissances et un Brexit sans accord qui « porterait un coup à une économie britannique déjà fragile et aurait des effets perturbateurs en Europe ».

L’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) dit également craindre « l’ampleur de la dette privée, dont la qualité se dégrade (et qui) pourrait amplifier les effets de chocs éventuels ». En rapport avec cette situation, l’institution, qui revoit ses chiffres quatre fois par an, note que les risques s’accumulent pour l’économie mondiale au point qu’elle s’attend désormais à la croissance « la plus faible depuis la crise financière de 2008/2009 » lorsqu’elle avait reculé à 2,9% avant de plonger à -0,5% l’année suivante. Aussi appelle-t-elle les Etats à réagir.

Dans ses calculs, l’OCDE n’a certes pas pris en compte la récente attaque contre des installations pétrolières saoudiennes, mais elle estime que la situation actuelle au Moyen-Orient « constitue une incertitude de plus sur une liste déjà longue ». Devant cet état de choses, elle appelle une nouvelle fois, sans citer de noms, les Etats à « mettre fin à l’envolée des droits de douane et des subventions qui faussent les échanges » et à « rétablir des règles prévisibles pour les entreprises ». L’OCDE recommande aussi aux gouvernements de « limiter la dépendance à l’égard d’une politique monétaire sollicitée à l’excès », à un moment où les banques centrales européenne et américaine ont renoué avec une politique de soutien à l’économie.

L’Allemagne invitée à tout faire pour sortir d’une économie faible persistante

Faisant un énième appel aux pays disposant de marge budgétaire, comme l’Allemagne, l’OCDE leur demande dès maintenant « d’engager des investissements publics pour sortir du piège d’une croissance faible persistante ». Pour ce qui est du cas particulier de Berlin, il faut signaler que la première économie européenne a connu l’une des corrections les plus sévères de la part de l’OCDE, qui n’attend qu’une croissance de 0,5% cette année (-0,2 point) et à peine mieux l’an prochain à 0,6%, moitié moins que prévu lors des dernières prévisions en mai.

Les prévisions de l’OCDE se penchent également sur le cas de l’Italie. L’institution relève notamment que si le pays ne devrait pas croître en 2019, il devrait rebondir légèrement l’an prochain 0,4% en 2020 (-0,2 point par rapport à la prévision de mai). Quant à la France, elle devrait faire mieux que ses deux principaux partenaires de la zone euro avec une croissance de 1,3% en 2019 (sans changement) et 1,2% en 2020 (-0,1).

L’OCDE passe également en revue la situation de l’économie britannique et celle des Etats-Unis. « En pleine incertitude sur le Brexit, cette économie ne devrait croître qu’au rythme de 1% (-0,2 point par rapport à la dernière prévision) cette année et se replier à 0,9% l’an prochain (-0,1) », prévoit-on.  « Les Etats-Unis, qui connaissent l’un des cycles de croissance le plus long de leur histoire, devraient ralentir à 2,4% cette année (-0,4 point par rapport à la prévision de mai) pour ensuite se replier à 2% en 2020 (-0,3 point) », poursuit l’organisation.

S’agissant de la Chine, attendue par l’OCDE à 6,1% cette année (-0,1 point), elle devrait encore reculer et passer sous la barre symbolique des 6% l’an prochain à 5,7%. L’institution se penche aussi sur les prévisions des pays émergents en citant l’exemple de l’Inde qui devrait enregistrer de 1,3 point à 5,9% cette année et de 1,1 point pour 2020 à 6,3%. Elle signale, en outre, que la situation la plus critique est celle de l’Argentine, en plein tumulte économique et financier, qui devrait connaître cette année une situation aggravée, avec une récession de 2,7%, puis un nouveau recul de 1,8% de son produit intérieur brut l’an prochain.

 

 

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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