Économie nationale : la crise de 2015 de plus en plus lointaine

Mardi 9 Janvier 2018 - 17:30

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Les réformes fiscales et minières vont contribuer à tourner la page sombre de l’instabilité macro-économique, selon le gouvernement central.  Cependant, le dernier rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale 2018 des Nations unies estime que le vrai changement ne viendra que de la diversification économique, la réduction des inégalités, la consolidation de l’architecture financière et l’élimination des carences institutionnelles.

La RDC devrait se relever rapidement de la crise économique de 2015 qui a provoqué la fin brutale de cinq années consécutives de stabilité du cadre macro-économique. Le gouvernement central fait état d’une relative stabilité du marché de change ces derniers mois. Le pic des 2 000 FC le dollar américain tant redouté par nombre d’analystes financiers ne sera finalement plus atteint, du moins espère-t-on du côté du ministère de l’Économie.

Par ailleurs, la réforme fiscale va permettre de relancer les activités économiques au point mort. En effet, le pays met tout son espoir sur la révision du système fiscal qui comporte actuellement bien des faiblesses, dont l’étroitesse de l’assiette fiscale, la lourdeur et la simplicité des perceptions (plus de quatre cents taxes à caractère légal et parfois illégal, cinq mille prélèvements à l’initiative des provinces, selon une étude citée par la Fédération des entreprises du Congo), la prolifération des exonérations et la multiplicité d’intervenants administratifs. Autre réforme phare, le Code minier en vigueur depuis 2002. Son bilan fait l’objet de nombreuses critiques. La Banque mondiale et d’autres partenaires au développement ont bataillé pour obtenir de la RDC la révision de ce code qui accordait, selon eux, trop de privilèges aux miniers. Récemment, la Générale des carrières et des mines (Gécamines) a salué une réforme minière qui permettra de rééquilibrer la répartition des richesses entre l’État et les firmes internationales.

Nécessité d'accélérer la diversification économique

Sur la question de la relance de l’économie nationale, le département économique et affaires sociales des Nations unies s’est prononcé plutôt en faveur de quatre domaines d’orientation des politiques économiques des décideurs congolais au cours des prochaines années. En rapport au premier domaine, il insiste sur l’urgence d’accélérer la diversification économique, la seule clé d’une reprise industrielle durable. Le pays reste trop dépendant des richesses minières (principalement du cuivre et du cobalt) et ressent douloureusement tout ajustement des cours mondiaux. Quant au deuxième domaine, le rapport épingle la montée des inégalités qui, martèle-t-il, empêche une croissance équilibrée et durable à terme.

Des défis à relever sur le plan interne

Le troisième domaine concerne la mise en conformité de l’architecture financière internationale avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba. Le rapport préconise de passer à un nouveau cadre de financement axé fondamentalement sur la création de valeur à long terme sur le plan social et environnemental. Enfin, le quatrième domaine vise la gouvernance et la stabilité politique. Il est difficile d’espérer tirer profit du renforcement de la croissance économique mondiale si les conflits s’accumulent et ruinent tous les efforts de développement économique. Mais pour réussir ces quatre domaines, bien des défis devront être relevés sur le plan interne : éducation, accès aux soins de santé, résilience face aux changements climatiques, qualité des institutions et inclusion financière et numérique. La liste n’est pas exhaustive.

Laurent Essolomwa

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