Economie numérique : concertation pour la mise en place d’un e-gouvernement

Mercredi 4 Juillet 2018 - 19:05

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Les experts de plusieurs administrations publiques et privées nationales se sont réunis, le 3 juillet à Brazzaville, sous l’égide du ministère des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, pour amorcer la création d’un comité de pilotage  chargé de suivre et mettre en œuvre la politique de l’administration électronique au Congo.

Ouverte par le ministre de tutelle, Léon Juste Ibombo, la concertation a eu pour objectif d’informer tous les acteurs impliqués dans différentes actions qui seront menées dans le cadre de la matérialisation du projet qui vise, a souligné le ministre, « d’intégrer la dimension digitale dans les usages administratifs afin de fournir le service public via internet ».

L’implémentation du e-gouvernement ou e-administration est la matérialisation de la stratégie nationale de développement de l’économie numérique, assortie d’un plan d’actions 2018-2022, qui s’articule autour de trois piliers, le e-citoyen, le e-gouvernement et le e-business. « Chaque pilier est constitué des axes stratégiques : l’infrastructure, le cadre légal et institutionnel, le renforcement des capacités et les usages », a expliqué Léon Juste Ibombo.

Facteur essentiel pour le développement durable, la numérisation de l’administration congolaise requiert une convergence des acteurs clés du système. Le directeur général du Développement de l’économie numérique, Guy-Roland Ntsimba, à qui incombe la mission de conduire cette politique, a souligné la nécessité pour ce projet « d’aller vers une infrastructure unique pour le gouvernement et de respecter l’interopérabilité des réseaux ». Rappelant l’existence des « mini e-Gouv » dans plusieurs administrations congolaises, le directeur général a rassuré que le but est « d’améliorer les processus à travers l’examen de l’existant afin de déterminer ce qui reste à faire dans le cadre de ce projet transversal ».

C’est grâce à un financement de la Banque africaine de développement, par le biais du projet CAB (Central African Backbone), que le gouvernement du Congo mettra en place ce projet. Anticipant sur les axes prioritaires d’implémentation de cet e-gouvernement, Yvon-Didier Miehakanda, coordonnateur du projet CAB pour le Congo, a énuméré des actions spécifiques de mise en œuvre.

« La première activité sera la mise en place d’un système intégré de gestion électronique de la personne, de manière à ce que tous les acteurs aient un identifiant unique. En ce qui concerne l’infrastructure, il s’agira de la création d’un data center qui servira à héberger toutes les infrastructures, applications et services qui seront fournis à la fois par les services publics et également par les sociétés privées », a fait savoir Yvon-Didier Miehakanda

Le e-gouvernement prévoit, a-t-il poursuivi, un volet cybersécurité par la mise en place d’un centre d’alerte et de réactions aux attaques informatiques, et d’implémentation des services financiers digitaux d’où découleront plusieurs opérations comme le e-commerce.

Si les différents délégués des institutions publiques et privées ayant pris part à la concertation se sont mis d’accord sur la création d’un comité de pilotage de mise en œuvre du projet, des questions de gouvernance de celui-ci et de son cadre juridique et institutionnel ont animé des débats véhéments.  

Au-delà des conflits d’intérêts dévoilés au travers des controverses nées d’une mauvaise interprétation du projet, Roland Andely, conseiller à l’Economie numérique du ministre du secteur, a prévenu les acteurs sur la nécessité d'une convergence efficiente et d'une responsabilité diligente. Car il s’agit d’une question cruciale de développement qui devra booster l’efficacité de l’administration et de la communication entre usagers, que ce soit sur le plan des délais, de la qualité des services ou de la productivité.

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Photo de famille du ministre Léon Juste Ibombo et tous les acteurs impliqués dans le processus

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