Économie verte : le Pronar pour la préservation des forêts et le développement durable

Mardi 27 Août 2013 - 15:15

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L’économie verte a cessé d’être un slogan pour le Congo : elle a intégré la politique nationale. C’est pour rendre concrète cette volonté que le gouvernement a mis en place divers mécanismes, au niveau national et signé des partenariats avec des organismes et institutions spécialisés. Le Pronar, Programme national de d’afforestation et de reboisement, participe de cette politique du Congo de maintenir sa place de « pays modèle » dans la préservation des forêts et le développement durable. Où en est le Pronar après son lancement voici quelques mois ? Les Dépêches de Brazzaville ont approché la coordonnatrice, Rosalie Matondo. Entretien

Les Dépêches de Brazzaville : Pouvez-vous présenter le Pronar à nos lecteurs ?

Rosalie Matondo : Le Pronar est une vision de la République du Congo pour le développement de l’économie verte. Il vise à la plantation d’un million d’hectares sur le territoire national entre 2010-2020.

LDB : Voici quelques années déjà que ce projet a été lancé par le président de la République. Quel bilan faites-vous des activités menées jusqu’ici ?

RM : Le bilan que l’on peut faire après le lancement est que nous avons signé des accords avec des partenaires internationaux, comme la Banque mondiale (BM) et la FAO, qui nous appuient dans la réalisation des études de faisabilité. Avec la FAO, nous avons déjà cartographié 450 000 hectares, dont 250 000 hectares dans le département des Plateaux et 200 000 hectares dans le Pool. C’est également grâce à la contribution de la FAO que le Pronar dispose d’un plan stratégique d’afforestation et de reboisement. La BM a, pour sa part, lancé un projet de diversification dans lequel figure l’opérationnalisation du Pronar. En effet, pour mettre en place un programme, il faut avoir des terres disponibles. Cela permettra aux investisseurs et partenaires étrangers de s’installer. Ainsi, à travers le Pronar, le gouvernement a décidé de mettre en place une réserve foncière dont la procédure de sécurité est en phase de finalisation. Nous avons obtenu une zone foncière de 2 000 hectares. Cette réserve continue d’être plantée avec l’équipe du Pronar et du Service national de reboisement. Dans cet espace déjà acquis, 1 000 hectares appartiennent à l’État. La réserve foncière de l’État sera agrandie avec l’apport de la Chine qui prévoit de planter 1 000 hectares d’ici septembre.

LDB : L’on se souvient de ce que, dans la foulée de son lancement, des objectifs ambitieux avaient été fixés pour ce projet. Notamment en termes d’emplois à créer, d’étapes à franchir chaque année, etc. Maintenez-vous la même détermination ou la réalité du terrain vous a-t-elle obligée à réviser vos objectifs ?

RM : Nous avons la même détermination, parce que le Pronar est l’un des axes de diversification économique. Par contre, la correction peut intervenir au niveau des étapes à franchir  en vue d’améliorer les conditions susceptibles d’attirer les investisseurs. Récemment, nous avons reçu une société sud-africaine qui sollicite auprès du gouvernement 500 000 hectares pour planter des eucalyptus.

LDB : Le Congo a signé, il y a quelques jours, une convention avec le Japon en vue du reboisement des départements de Brazzaville, du Pool et des Plateaux. Cette politique intègre-t-elle le Pronar ?

RM : Bien sûr, le Pronar est une coordination de toutes actions de reboisement au Congo. Tout ce qui se fait dans le cadre du reboisement intègre le Pronar. Nous avons même été appelés à contribuer au financement de ce projet.

LDB : Où se situe le Service national de reboisement par rapport au Pronar ?

RM : Le Service national de reboisement est une entité technique du ministère, chargé de mettre en place les plantations domaniales. C’est une politique, une vision d’ensemble. Cependant, chaque acteur est appelé à réaliser sa mission en vue d’atteindre le million d’hectares fixés par le gouvernement.

propos recueillis par Lopelle Mboussa-Gassia

Légendes et crédits photo : 

Photo : La coordonnatrice du Pronar, Rosalie Matondo. (© DR)