Education civique : le ministère dément avoir affecté des agents dans les lycées et collèges de Brazzaville

Mercredi 10 Janvier 2018 - 19:15

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Le directeur général de l’education civique, Jean-Pierre Mahinga, a, dans une interview exclusive aux Dépêches de Brazzaville, démenti l’information qui circule sur les réseaux sociaux faisant état de l’affectation des agents du ministère de la Jeunesse dans les lycées et collèges de Brazzaville, pour enseigner le cours de l’éducation civique, morale et pour la paix.

 Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Monsieur le directeur général, on reproche à votre ministère, sur les réseaux sociaux, d’avoir déployé des agents dans des écoles publiques sans passer par les ministres concernés. Qu’en est-il exactement ?

Jean-Pierre Mahinga (J.P.M.) : C’est une fausse information, une rumeur non fondée, parce que nous avons écrit officiellement aux ministères des enseignements technique et général avec qui nous avons eu des séances de travail. Nous les avons sollicités, parce que ce sont eux qui utilisent les enfants. De notre côté, nous devons répondre aux orientations du chef de l’Etat. Il faut que nous nous asseyons autour d'une même table pour examiner comment insérer cette discipline là où elle n’est pas dispensée. Nous avons envoyé des documents pour solliciter un travail autour de cette question technique consistant à libérer des espaces pour l’éducation civique, mais la ministre n’a jamais écrit dans un département pour affecter les agents.

L.D.B. : Puisque vous parlez de formation, de quoi s'agit-il précisément ?

J.P.M. : Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait au niveau du ministère des Sports qui forme ses agents et les envoie dans d’autres départements pour servir dans les établissements scolaires. Il s’agit d’un personnel qui est directement géré par le ministère des Sports. En ce qui nous concerne, ce sont des gens qui sortent de l’Institut national de la jeunesse et des sports, parmi lesquels des inspecteurs et des conseillers pédagogiques de jeunesse qui ont donc ce profil. Nous avons organisé un séminaire de renforcement des capacités pour juste faire un rappel de certaines connaissances qu’ils ont déjà. Pour votre information, nous pouvons vous dire qu’en 2018, il y a une promotion qui n’a appris que cela, qui sortira.

J’insiste pour dire que notre ministre n’a pas envoyé ses agents, comme on le prétend, dans des établissements. Cependant, elle a mis tous ceux qui ont été formés à la disposition de la direction générale de l’éducation civique pour travailler avec la direction départementale qui, à son tour, devrait les mettre à la disposition de la direction départementale de l’enseignement. En ce qui me concerne, par exemple, j’ai travaillé avec le directeur général de l’Inrap pour regarder la faisabilité de l’introduction de cette discipline au niveau des écoles. Déjà, au niveau des écoles primaires, l’enseignement de l’éducation civique est dispensé, le problème se pose seulement au niveau des collèges et lycées.

L.D.B. : Vous parlez de la directive du chef de l’Etat, qu’est-ce qui est prescrit à votre ministère ?

J.P.M. : En effet, c’est dans le cadre de la directive du chef de l’Etat qui date de 2010 portant sur l'éducation à la citoyenneté, avant d’être réitérée en 2016 lors de sa prestation de serment et récemment dans son discours sur l’état de la nation. Comme le président continue d’en parler, nous pensons que cette difficulté que nous étions en train de rencontrer par rapport aux agents pouvait être résolue. Le personnel qui existe mais comme la Fonction publique ne recrute presque plus, au moins les agents qui sont là peuvent commencer à répondre à ce besoin.

L.D.B. A quand finalement l’enseignement de l’éducation civique, morale et pour la paix dans toutes les écoles congolaises ?

J.P.M. : L’idéal pour nous, c’était effectivement de commencer cette année. Etant donné qu’au niveau des enseignements les emplois du temps étaient déjà arrêtés, nous avons souhaité s’asseoir autour d’une même table pour voir la possibilité de décaler quelques heures au profit de cet enseignement. A terme, après deux ou trois ans, nous voulons que cela devienne une discipline à part entière, qu’elle soit prise en compte dans les examens d’Etat, c’est la démarche que nous avons proposée et nous attendons la réaction des ministères en charge de l’éducation nationale.

LDB : Avez-vous un appel à l’endroit des Congolais ?

J.P.M. : Tout ce qu’on balance sur les réseaux sociaux n’est pas forcément la vérité. Il y a même le chef de l’Etat qui a soulevé cette question, nous invitons nos compatriotes à ne pas prendre pour monnaie courante tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux. C’est une information qui est fausse, le ministère est serein, il est en train de travailler pour rendre l’enseignement de l'éducation civique disponible mais dans la conformité légale.

Propos recueillis Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le directeur général de l’éducation civique, Jean-Pierre Mahinga/Adiac

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