Education: les promoteurs des écoles privées se disent asphyxiés par des charges sociales

Jeudi 26 Avril 2018 - 15:54

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Le président de la Convention nationale des promoteurs des écoles privées du Congo (Conapepco), Clobert Ibinda, a demandé, le 25 avril à Brazzaville, l’arbitrage du gouvernement, notamment du ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Anatole Collinet Makosso, afin de trouver une issue aux taxes que les administrations publiques imposent à ces établissements.

La première administration épinglée par les promoteurs des écoles privées est la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui leur exige de verser 24,28% chaque fin de mois à titre de cotisation sociale de leurs employés. En effet, dans cette somme, 20,28% reviennent à l’employeur et 4% au travailleur. Une situation qui n’arrange guère les responsables des écoles privées. « Nous avons quelques difficultés en ce qui concerne les administrations qui viennent dans nos écoles, notamment la Caisse nationale de sécurité sociale qui, avec raison, applique le code de la sécurité sociale, malheureusement, il est difficile à appliquer à notre niveau parce que la contribution patronale qui nous est exigée est difficile à avaler », a expliqué Clobert Ibinda à la presse.

Selon lui, ce taux, comparé avec les autres pays voisins et même celui prélevé par la Caisse de retraite des fonctionnaires, est trop élevé. Cette situation mérite, a-t-il insisté, une attention particulière car des écoles ayant appliqué cela à la lettre se retrouvent avec des arriérés au niveau de la CNSS. « Lorsque nous essayons d’appliquer cela, c’est difficile avec les moyens qui sont les nôtres. Ils disent qu’ils appliquent justement les textes mais, la réalité sur le terrain ne nous le permet pas. Nous sommes venus faire part au ministre pour qu’il essaie de nous aider à regarder la question pour que cela ne soit pas seulement une question de la CNSS », a poursuivi le président de la Conapepco.

Les autres administrations incriminées sont les impôts, la police et l’Office national de l'emploi et de la main d'oeuvre (Onemo) qui veulent justement appliquer, elles aussi, les textes en vigueur qui ne seraient pas réalistes en fonction des problèmes de l’école privée congolaise. « On voit l’école privée de loin mais lorsqu’on l’approche, il y a des difficultés. Il suffit seulement d’aligner toutes ces charges : CNSS, impôts, Onemo, la police. Bref toutes les administrations qui demandent que nous puissions répondre financièrement à certaines obligations, cela vient asphyxier l’école », a prévenu Clobert Ibinda.

Le recrutement des prestataires et bénévoles serait le mal venu?

Le président de la Conapepco a, par ailleurs, posé au ministre Anatole Collinet Makosso le problème du personnel enseignant dans les écoles privées. D’après lui, avec le recrutement éventuel des bénévoles et des prestataires, il est fort probable que toutes les écoles privées se vident car la majorité des enseignants utilisés sont en attente de recrutement à la Fonction publique. En cas de recrutement massif, il y aura des vides au niveau des écoles privées, ce qui apportera, à coup sûr, une incidence sur le plan pédagogique d’autant plus que les promoteurs des écoles vont combler ces postes vacants en recrutant des gens qui ne sont pas forcément formés.

Le dernier sujet évoqué a porté sur la tenue, les 25 et 26 mai, du IVe congrès ordinaire de la Conapepco. « Nous avons demandé au ministre s’il peut nous accompagner. Pour nous, ce sera un moment du bilan et de regarder tous nos problèmes et peut-être projeter l’avenir. Cette rencontre avec le ministre a été un échange très fructueux. Il nous a donné des réponses satisfaisantes et ensemble, nous allons essayer de voir ce que nous pouvons faire pour continuer à garantir l’avenir de l’école privée », a conclu Clobert Ibinda.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Anatole Collinet Makosso s’entretenant avec Clobert Ibinda/Adiac

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