Elections de mi-mandat aux Etats-Unis : Donald Trump revendique un succès personnel

Mercredi 7 Novembre 2018 - 14:02

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Les résultats du scrutin législatif, rendus publics le 6 novembre, donnent une victoire partielle aux démocrates, en ce sens qu’ils ont gagné la Chambre des représentants mais perdu du terrain au Sénat. Un tableau nuancé du Congrès dont l’actuel président américain s’en est félicité.

Les démocrates ont pu arracher vingt-six sièges aux républicains, dont quatre en Pennsylvanie mais aussi en Floride, dans le Colorado, le Kansas, le New Jersey, à New York ou en Virginie.  Ce qui fait que le 116e Congrès divisé promet deux dernières années de mandat mouvementé pour le 45e président américain. C’est dire que deux ans après la victoire choc de l’homme d’affaires, propulsé à la Maison-Blanche sans la moindre expérience politique ou diplomatique, la « vague » anti-Trump annoncée n’a finalement pas eu lieu. Malgré cela, il sied de noter que les élections de mi-mandat sont traditionnellement délicates pour le président en place, mais le fait que les républicains ont perdu la Chambre des représentants, en dépit d’excellents indicateurs économiques, reste un revers pour le magnat de l’immobilier.

La Chambre basse est composée de quatre cent trente-cinq sièges, renouvelés entièrement tous les deux ans. Les démocrates devaient enlever vingt-trois sièges républicains pour gagner la majorité. Quant au Sénat, il compte cent sièges. Et les électeurs renouvellent un tiers de la chambre haute tous les six ans, soit trente-cinq sièges cette fois.

Le scrutin du 6 novembre a été marqué par un nombre important de femmes, de jeunes et de candidats issus des minorités ethniques et sexuelles. Les démocrates Ilhan Omar (Minnesota) et Rashida Tlaib (Michigan) sont les premières femmes musulmanes à être élues au Congrès, tandis que Sharice Davids (Kansas) est la première Amérindienne. Alexandria Ocasio-Cortez (New York), membre de l’aile gauche du parti démocrate, est devenue à 29 ans la benjamine du Congrès.

Commentant les résultats du scrutin, Donald Trump a proclamé un « immense succès », puisqu’il avait martelé que ces élections étaient un référendum sur sa présidence. Le milliardaire s’est réjoui de ce qu’il avait pris soin ces derniers jours de souligner avoir surtout fait campagne pour les candidats républicains au Sénat de manière à ce que son slogan « Make America great again » conserve toute sa place. Dans la joie, le locataire de la Maison-Blanche a appelé le chef de ses troupes au Sénat, Mitch McConnell, pour le féliciter « sur les avancées historiques » à la chambre haute, où son parti a renforcé sa majorité, selon sa porte-parole, Sarah Sanders.

Du côté des démocrates, l’on a promis d’employer la nouvelle majorité acquise à la chambre basse, à partir de janvier 2019, pour servir de « contre-pouvoir » à la présidence Trump qui, deux ans durant, a profondément divisé les Américains. Les élus du parti ont aussi semblé tendre la main au camp des républicains. C’est dans cette optique que leur chef à la Chambre, Nancy Pelosi, a promis d’œuvrer pour trouver des solutions qui « rassemblent ».

Avec le contrôle de la chambre basse, les démocrates s’offrent dorénavant la possibilité de lancer une procédure de destitution contre le président américain. Mais leur état-major a laissé entendre qu’il était réticent à déclencher cette option explosive, probablement vouée à l’échec dans un Sénat républicain qui a le dernier mot. De plus, les républicains qui maintiennent le contrôle du Sénat gardent aussi la main sur les confirmations des nominations présidentielles à la Cour suprême.

Outre cela, l’opposition démocrate aura les mains libres pour lancer des enquêtes parlementaires à tout-va, notamment sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump en 2016 et Moscou.

En ce qui concerne le budget, les deux chambres devront s’accorder à ce sujet, ce qui promet d’âpres batailles. Mais tout compte fait, l’on redoute que Donald Trump puisse trouver dans les luttes au Congrès un terreau fertile pour sa campagne de réélection en 2020. 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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