Elections en décembre 2017 : le G7 menace, la majorité rassure

Jeudi 22 Juin 2017 - 15:52

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Alors que pour la plate-forme proche de Moïse Katumbi, toutes les institutions tomberont dans l’illégitimité en cas de la non-tenue des élections en décembre 2017, la majorité présidentielle, quant à elle, rappelle que la loi fondamentale donne à l‘actuel chef de l‘Etat « le droit d’être là jusqu’à l’installation d’un nouveau président élu ».   

Les élections auront-elles lieu au mois de décembre ? Cette question, de nombreux congolais se la posent sans forcément avoir la réponse requise. Nonobstant les assurances de la centrale électorale, le scepticisme semble de plus en plus s’installer dans les esprits eu égard à certains préalables non encore satisfaits dans le cadre du processus électoral. Il s’agit, entre autres,  de la loi électorale revisitée  qui tarde à être publiée et celle sur la répartition des sièges au sein de l’Assemblée nationale, un pré-requis important pour l’organisation des élections. Des voix ne cessent de s’élever dans les différents regroupements politiques, particulièrement ceux de l’opposition, pour exprimer des craintes, somme toute justifiées, en rapport avec l’hypothétique tenue des élections en décembre.

C’est le cas entre autres du G7, la plate-forme affiliée au Rassemblement de l'opposition, qui n’a pas hésité à douter publiquement mardi, par la voix de son président Pierre Lumbi, sur la capacité de la Céni à organiser les élections d’ici la fin de l’année. Pour cette plate-forme politique, tout concourt, au regard des faits, à l’hypothèse de la non-tenue des scrutins en décembre et présente, d’ores et déjà, son schéma si rien n’est fait à cette échéance. La seule manière de contourner la difficulté que posera alors l’illégitimité des institutions sera, d’après le G7, d’organiser des élections sans Joseph Kabila. En fait, à en croire Pierre Lumbi, les institutions actuelles ne sont légitimes que sur la base de l’Accord signé le 31 décembre 2016 lequel a fixé la tenue des élections au plus tard le 31 décembre 2017.

Dépassée cette date sans respecter l’échéance électorale prescrite dans ledit accord plongerait les institutions et leurs animateurs dans l’illégitimité, a martelé Pierre Lumbi. Et de soutenir qu’il n’y aura pas un troisième dialogue d’autant plus qu’il n’y aura plus matière à négocier. Et par rapport justement aux élections envisagées sans Joseph Kabila, le G7 souhaite qu’elles soient organisées sous la supervision des Nations unies afin d’en garantir la crédibilité.  Par ailleurs, le G7 compte lancer des actions de mobilisation populaire et de désobéissance civique, conformément à l’article 64 de la Constitution si la Commission électorale nationale indépendante n’a pas clôturé les opérations d’identification et d’enrôlement, ni publié le calendrier électoral au 31 juillet 2017.

Des propos mal digérés par la majorité présidentielle qui, à l‘opposé, soutient que la source du pouvoir ou mieux de la légalité et de la légitimité des animateurs des institution n’est autre que la Constitution. Un des cadres de la plate-forme présidentielle est monté au créneau pour rejeter l’approche du G7 en rapport avec  les élections en soutenant que la loi fondamentale donne à l‘actuel chef de l‘Etat « le droit d’être là jusqu’à l’installation d’un nouveau président élu ». François Nzekuye cité par radio Okapi s’est même interrogé sur la pertinence des propos du président du G7 qui feint d’ignorer que « l’organisation des élections est réglée et par la Constitution, et par l’accord de la Saint-Sylvestre » dont son regroupement politique est signataire. « Quel pouvoir ont-ils d’exiger ? Qui sont-ils pour exiger et auprès de qui ils vont exiger ? », s’est interrogé ce député de la majorité présidentielle.

Rappelant une des dispositions de l’Accord de la Saint-Sylvestre, ce cadre de la MP indique qu’il y est clairement stipulé que « les élections doivent avoir lieu en décembre 2017 » et que « le CNSA, le gouvernement et la Céni peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections ». Dans l’hypothèse de plus en plus plausible du non-respect de l’échéance de décembre 2017 pour l’organisation des scrutins pour des raisons diverses, les institutions précitées sont appelées à se retrouver pour trouver une voie de sortie en fixant un nouvel échéancier. 

Alain Diasso

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