Emmanuel Dongala: "j'ai fait le tour des questions africaines"

Mardi 21 Février 2017 - 14:00

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L’écrivain congolais Emmanuel Dongala a présenté son dernier roman, « La sonate à Bridgetower (Sonata Mulattica) », publié chez Actes Sud, à son public parisien au cours d’une rencontre organisée le 18 février au musée Dapper. 

 

 

Le récit, tiré d’une histoire vraie, de la brève amitié entre George Bridgetower, un jeune violoniste prodige mulâtre, et Ludwig van Beethoven, est l’occasion en toile de fond d’aborder les débats scientifiques et philosophiques qui marquent la période des « Lumières » et de voir vivre l’élite noire et métisse qui évoluait dans les cours royales européennes.

Les Dépêches de Brazzaville : Pour ce sixième roman pourquoi avez-vous changé d’univers et vous êtes-vous plongé dans l’Europe des Lumières ?

Emmanuel Dongala : Tout simplement parce qu’en tant qu’écrivain, j’ai fait le tour des questions africaines. J’ai parlé de tout et puis je pensais qu’il était temps de faire autre chose.

LDB : Le personnage de votre roman, George Bridgetower, a été complètement oublié de l’histoire, comment cela se fait-il ?

ED : Je pense que cela est tout simplement dû au fait que Beethoven a retiré son nom de la dédicace qu’il lui avait donné et puis aussi parce qu’il a été un soliste de génie mais n’a pas laissé de composition écrite. Comme à l’époque il n’y avait pas de disques, tout a été perdu.

LDB : Il vous a fallu cinq ans pour écrire ce livre. Est-ce que cela est dû aux recherches que vous avez dû effectuer pour ce roman ?

ED : Oui c’est dû aux recherches. Je ne savais absolument rien sur ce nouveau sujet et donc cela m’a pris beaucoup de temps, beaucoup de recherches.

LDB : En tant qu’écrivain quel est votre sentiment au sujet de la cause des Noirs ?

ED : La cause noire est toujours un combat continu pour gagner sa dignité dans ce 21ème siècle. Mais le combat des noirs va de pair avec celui des femmes pour obtenir la place qu’elles doivent avoir dans la société, celui des pauvres pour sortir de la pauvreté. Le combat du noir n’est pas séparé de toutes les autres luttes pour la liberté, la démocratie, la santé, l’éducation.

LDB : Vous partez au Congo très prochainement. allez-vous présenter votre roman sur place ?

ED : Je ne sais pas. Je me rends au pays pour des raisons tout à fait personnelles, pour voir ma mère. Comme le livre est sorti le 4 janvier, je ne sais pas s’il y a déjà des exemplaires au Congo. S’il y en a, pourquoi pas.

LDB : Pour votre prochain roman pensez-vous revenir à l’Afrique, votre sujet de prédilection ?

ED : Je ne peux pas préjuger. Les sujets viennent à un auteur par des voies mystérieuses. Je ne sais pas encore quel sera mon prochain sujet.

 

Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

Emmanuel Dongala (@Vanessa Nguema)

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