Emprisonnement d'un journaliste camerounais : des élus français réclament sa libération

04-02-2019 16:37

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Dans une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, sept parlementaires de diverses sensibilités politiques ont demandé, le 4 février, la libération d’Amadou Vamoulkéancien patron de la radio et télévision publique camerounaise, incarcéré depuis trente mois à Yaoundé.

Arrêté en juillet 2016, Amadou Vamoulké avait été placé en détention provisoire pour « détournement de fonds publics ». Pour les élus français, le journaliste, « connu pour sa probité », « réfute tout détournement ou mauvaise utilisation de l’argent public dans le cadre de ses fonctions qu’il a menées avec rigueur entre 2005 et 2016 ».

« Aucun élément à charge ni aucun témoin n’ont été apportés par l’accusation depuis le début de son procès dont la plupart des seize audiences qui se sont déjà tenues n’ont duré qu’une poignée de minutes », ont dénoncé les députés et sénateurs français qui s’adressent également, dans leur lettre, au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Les parlementaires pensent que « dans cette histoire, les droits de la défense sont totalement bafoués et la justice ne passe pas ». « Au regard de son innocence, d’une procédure judiciaire inique, de son âge avancé (69 ans) et de son état de santé préoccupant (qui nécessite un traitement médical suivi), nous vous demandons d’utiliser vos relations diplomatiques privilégiées pour assurer sa réhabilitation et sa libération au plus vite », ont conclu les élus à l’adresse du président français.

Les signataires de la lettre sont notamment Jean-Christophe Lagarde (UDI, centre-droit), Eric Coquerel (LFI, gauche radicale) ou Esther Benbassa (EELV, écologistes).

A la mi-janvier, plusieurs associations - dont Reporters sans frontières - avaient déjà réclamé la libération d’Amadou Vamoulké et dénoncé les entraves à la liberté de la presse au Cameroun, dirigé depuis 1982 par Paul Biya. Toujours au Cameroun, le correspondant en langue haoussa de RFI, Ahmed Abba, avait été libéré fin 2017, après vingt-neuf mois de détention. Il était soupçonné par les autorités du pays d’avoir collaboré avec le groupe islamiste Boko Haram.

 

Nestor N'Gampoula

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