Enfin une solution aux litiges fonciers opposant les familles Mpoukou et Nzemba à Mongo-Mpoukou

Vendredi 26 Juillet 2013 - 17:41

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La démarche engagée par la commission ad hoc de constatation des droits fonciers coutumiers dans l'arrondissement 5, Mongo-Mpoukou, pour trouver des solutions a abouti à un protocole d'accord. Celui-ci a été rendu public le 22 juillet, au cours d'une rencontre organisée dans la mairie de l’arrondissement

Cette rencontre, placée sous la houlette de Zéphirin Nguié, maire de l’arrondissement et président de ladite commission, a réuni les propriétaires fonciers et les acquéreurs de terrains, ainsi que les responsables des quartiers. La commission, dont les propriétaires fonciers sont aussi membres, a été mise en place pour trouver solutions aux nombreux litiges fonciers enregistrés dans l’arrondissement.

Le protocole d’accord devrait mettre fin aux conflits fonciers entre les familles Mpoukou et Nzemba, qui alimentent depuis un certain temps l’actualité à Pointe-Noire, troublant l’ordre public et la paix à Mongo-Mpoukou. À l’origine des conflits opposant les deux familles, une décision de justice en faveur de la famille Mpoukou. En effet, la famille Nzemba, en vendant ses terres, était allée au-delà des limites de sa propriété, touchant au patrimoine des Mpoukou. Ceux-ci voulant récupérer leur bien se sont mis à vendre à d’autres acquéreurs les terrains disputés. S’en est suivi une série de conflits, expulsions et démolitions de maisons.

Le protocole d’accord résultant de deux décisions de justice (Cour suprême et tribunal de grande instance de Pointe-Noire) comporte onze points, dont la lecture a été faite par Malik Loemba Makosso, directeur de cabinet du maire. Il en ressort que les acquéreurs des terrains auprès de la famille Nzemba doivent régulariser leur achat auprès de la famille Mpoukou en versant une somme correspondant à 40% du prix initial d’achat du terrain. Les sommes devront être versés auprès de deux huissiers de justice – maîtres Magloire Fabrice Mouckiny et Bertrand Rodolphe Madasou –, qui délivreront les quittances, reçus et attestations de vente provisoire ou définitive. Cette régularisation se fera par échéances pendant douze mois, période pendant laquelle toute vente de terrains, outrage aux agents d’exécution ou comportement tendant à créer l’instabilité ont été interdits aux deux familles. Les acquéreurs qui auront déjà amorcé leur régularisation ne seront pas expulsés à la fin du délai fixé.

Mais cette régularisation n’a pas trouvé l’assentiment de tous les acquéreurs. Ceux-ci trouvent injuste et élevé le taux de 40% qui leur est imposé. « C’est la famille Nzemba qui est à l’origine de cette situation ; c’est elle qui a perçu l’argent de la vente des terrains, c’était donc à elle de régulariser l’achat auprès des Mpoukou », a estimé un acquéreur sous couvert d’anonymat. D’autres ont évoqué leur incapacité à faire face à la régularisation : « Quand j’ai acheté ma parcelle, je travaillais ; aujourd’hui, je suis au chômage. Où vais-je trouver l’argent ? », se demandait un autre.

Par ailleurs, les acquéreurs ont déploré de ne pas avoir été associés à la démarche. « Ils ont fait les choses sans nous associer », s’est indigné un autre acquéreur. « C’est faux, a rétorqué Me Magloire Fabrice Mouckany. Les acquéreurs étaient représentés par le secrétaire, les responsables des CQ et des blocs qui ont pris part aux différentes rencontres. »

Zéphirin Nguié a saisi l’occasion pour exhorter les populations à respecter les lois et textes en vigueur pour garantir la sécurité et la paix à Mongo-Mpoukou.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga