Enjeux parlementaires : Martin Fayulu siégera à l’Assemblée nationale

Jeudi 14 Février 2019 - 16:35

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Le challenger de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 30 décembre a vu son mandat être validé à la chambre basse du parlement, au cours de la plénière du 13 février.

Candidat de la coalition Lamuka, l'élu de Kinshasa à la députation nationale pourra siéger valablement à l’Assemblée nationale parmi les  quatre cent quatre-vingt-cinq députés validés, en attendant les quinze autres qui seront connus à l’issue des scrutins de Butembo, Beni ville et territoire, et Yumbi prévus en mars, afin d'atteindre l’effectif requis de cinq cents députés nationaux. Pour maints observateurs, la présence de Martin Fayulu à la chambre basse est une bouffée d’oxygène pour cet acteur politique présenté, d’ores et déjà, comme le potentiel chef de file de l’opposition. L’on s’attend à ce qu’il utilise les armes légales pour combattre le pouvoir en place en pilotant l’une des forces politiques de l’opposition, la coalition Lamuka, qui compte un nombre significatif des députés nationaux.

D’aucuns doutent cependant de la capacité du leader de l’Ecidé à faire bouger les lignes dans un parlement majoritairement Front commun pour le Congo qui, de plus est en alliance avec l’Union pour la démocratie et le progrès social.  La bataille de la vérité des urnes étant déjà perdue, il y a lieu, pour Martin Fayulu, de consolider sa stature de chef de file de l’opposition en jouant pleinement son rôle de censeur de l’action gouvernementale à travers un vrai débat démocratique afin de contribuer à l’équilibre des forces politiques dans l’hémicycle. Une renonciation de sa part ne serait que suicidaire et n’aiderait pas le pays à avancer.

D’autres leaders de l’ancienne opposition, à l'instar de Vital Kamerhe et de Jean Marc Kabund, ont également vu leurs mandats être validés au cours de la plénière du mardi. Nonobstant le manque de certaines pièces constaté dans les dossiers administratifs de quelques députés, cela n’a pas empêché leur validation. Ceci n’est qu’une première étape d’un processus censé culminer avec la publication, par la Cour constitutionnelle, après examen du contentieux électoral en cours, de la liste définitive des députés nationaux. Ceux-ci devront donc attendre jusqu'au mois d'avril pour être sûrs de conserver leur siège.

A noter qu’après la validation des mandats, le bureau provisoire de l’Assemblée nationale procède, d’ores et déjà, à la mise en place de la commission chargée de l’élaboration du règlement d’ordre intérieur. Et conformément à la Constitution, ce document fixe la durée et les règles de fonctionnement du bureau, les pouvoirs et prérogatives de son président ainsi que des autres membres. Il détermine également le nombre, le mode de désignation, la composition, le rôle et la compétence de ses commissions permanentes ainsi que la création et le fonctionnement des commissions spéciales et temporaires. Il fixe aussi l’organisation des services administratifs, le régime disciplinaire des députés et des sénateurs, etc.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Martin Fayulu

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