Enjeux politiques: la Cenco appelle à la mise en œuvre intégrale de l’accord de la St Sylvestre

Samedi 22 Avril 2017 - 17:10

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Pour le clergé catholique, la nomination de Bruno Tshibala « constitue une entorse à l’Accord de la saint sylvestre et explique la persistance de la crise ».

 

Après avoir observé un moment de répit  et transmis au chef de l’Etat les conclusions de la mission de bons offices qu’il leur avait confié dans le cadre de négociations directes Opposition-Majorité, le clergé catholique est finalement sorti de son mutisme le vendredi 21 avril pour commenter sur l’actualité politique. Devant la presse, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a jugé irrégulière la nomination du Premier ministre Bruno Tshibala qui, d’après le clergé catholique, « constitue une entorse à l’Accord de la saint sylvestre et explique la persistance de la crise ». La Cenco, a-t-il indiqué, déplore que les consultations entre le chef de l’Etat et le chef de délégation du Rassemblement aux négociations au terme desquelles allait être nommé le Premier ministre n’aient pas eu lieu. Et de s’indigner que malgré cela, un Premier ministre ait été nommé. Une décision qui tend à  « sortir du compromis politique convenu entre les parties prenantes » et qui violerait l’accord de la Saint Sylvestre. Une situation qui, comme l’a déclaré l’abbé Sholé, fait courir au pays le risque de retarder davantage la tenue de la présidentielle prévue au plus tard en décembre 2017.

Aussi pour sauver les meubles et remettre le pays sur la voie de la normalité, la Cenco appelle à la mise en œuvre intégrale de cet accord conclu sous son égide pour la gestion consensuelle du pays après le 19 décembre 2016, date marquant la fin du second et dernier mandat du président Joseph Kabila. Pour ce faire, les évêques  estiment qu’il est urgent de hâter la signature de l’arrangement particulier qui fixe les modalités d’application de cet accord. À ce propos, Lambert Mende Omalanga, un des cadres de la Majorité a vite réagi en déclarant que logiquement, il n’y avait plus de problème qui puisse être considéré comme non résolu par le fait qu’il n’y a pas d’arrangement particulier.« L’Accord seul vaut tout et que l’arrangement particulier n’est rien », a déclaré le porte-parole sortant du gouvernement pour qui l’accord est sécurisé par la Constitution et qu’il peut être mis en application sans l’arrangement particulier.  

Concernant l’autre point resté en suspens, à savoir la présidence du Conseil national de suivi de l‘accord (CNSA), la Cenco a déclaré s’en tenir à l’esprit et à la lettre de l‘accord du 31 décembre qui dispose que cette nouvelle structure d’appui à la démocratie soit dirigé par le président du Conseil de sages du Rassemblement. Rappelant le contenu de l’Accord, l’abbé Sholé a indiqué que cet arrangement qui exigeait que le Premier ministre provienne du Rassemblement était une proposition de la médiation, avec cette particularité qu’il devrait faire l’objet d’un consensus.    

Par ailleurs, la Cenco a déploré une certaine léthargie dans l’application des mesures de décrispation en faisant remarquer qu’en dehors des prisonniers politiques et d’opinion déjà libérés, d’autres cas n’ont pas encore été résolus et sont toujours en attente d’un éventuel règlement, en particulier ceux du bâtonnier Jean-Claude Muyambo et de l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi aujourd’hui exilé en Europe.         

 

 

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des évêques membres de la Cenco

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