Enjeux politiques : le Botswana accuse, la RDC recadre !

Mercredi 28 Février 2018 - 16:45

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Les relations entre les deux viennent de prendre un sérieux coup de froid à cause d’un communiqué du gouvernement botswanais posté sur la toile au lendemain de la marche des catholiques du 25 février critiquant ouvertement le processus politique en RDC sans passer par un cadre diplomatique.

Un récent communiqué du gouvernement botswanais, partagé à loisir dans les réseaux sociaux, a sévèrement critiqué le processus politique en RDC imputant aux autorités congolaises la responsabilité de la crise humanitaire et sécuritaire qui frappe le pays. Joignant sa voix à celle de la communauté internationale qui, plus d’une fois, s’est opposée au prolongement du mandat de Joseph Kabila au-delà du délai constitutionnel, le Botswana a pris la liberté d’exprimer son dépit face aux reports incessants des élections. « Certains dirigeants politiques refusent de renoncer au pouvoir au moment de l’expiration de leur mandat. Ces dirigeants ont maintenant eu recours à des mesures telles que retarder la tenue d’élections ou modifier leurs Constitutions nationales pour prolonger effectivement leur mandat, argumentait la note, il est clair que ces dirigeants sont mus par l’intérêt personnel, au lieu de ceux des personnes qu’ils gouvernent. La République démocratique du Congo en est un exemple », pouvait-on lire dans ce communiqué qui a surpris plus d’un lorsqu’on sait que la RDC et le Botswana sont membres de la Communauté de développement d'Afrique australe (Sadc). Poussant l’outrecuidance à l‘extrême, le gouvernement botswanais a appelé la Communauté internationale à agir.

Silencieux au début, le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a fini par s’exprimer à ce sujet. En réaction à ce qu’il a qualifié de jugement arbitraire, l’officiel congolais a vite fait de condamner cette façon d’agir de la part du gouvernement Botswanais. « Le gouvernement de la République démocratique du Congo est consterné de lire sur les réseaux sociaux un communiqué du gouvernement botswanais dont le contenu fustige d’une manière arbitraire les autorités du pays, son processus politique et électoral, sa situation sécuritaire et humanitaire », a-t-il déclaré à la presse.

Et de poursuivre : « Le gouvernement de la République démocratique du Congo condamne cette façon d’agir d’un État partenaire de la Sadc, qui abrite le quartier général de notre organisation régionale, il n’a pas tenu compte du cadre diplomatique qu’offre notre organisation sous-régionale pour exprimer ses opinions ». Le chef de la diplomatie congolaise en a profité pour réitérer la détermination de son pays de conduire le pays vers la tenue des élections présidentielle, législatives provinciales conformément au calendrier de la Commission électorale nationale indépendante, un processus qui se veut irréversible.  

Alain Diasso

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