Enjeux politiques : l'opposition reconnaît son échec sur les marches interdites

Mercredi 20 Décembre 2017 - 17:09

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L'appel à manifester contre le président Joseph Kabila, le 19 décembre, a été un échec, de l'aveu même du patron de l'opposition en République démocratique du Congo, qui a été dissuadé de sortir de chez lui par la police.

Dans un entretien vidéo publié sur le compte Facebook d'un de ses assistants, Michee Mulumba Mimul, le président du Rassemblement de l'opposition, Félix Tshisekedi, a déclaré:"On peut perdre la bataille mais la guerre continue".  "Nous n'avons pas marché malheureusement", a avoué M. Tshisekedi, qui a mis cet échec sur le compte de la "pluie" et d'un "manque de coordination".

Il a lui-même été dissuadé par les forces de l'ordre de sortir de chez lui pour manifester, a indiqué le porte-parole de la police congolaise. "Il ne pouvait pas engager une épreuve de force. Il a compris, il a obtempéré et il est rentré", a ajouté le porte-parole, Pierre Mwanamputu. Deux responsables de l'UDPS, le parti de M. Tshisekedi, ont été appréhendés au Kasaï (centre du pays), selon cette même source. "Nous avons appréhendé  vingt-sept personnes au niveau de Kindu (centre-est)", a-t-il indiqué. L'opposition a tenté de mobiliser une nouvelle fois contre le calendrier qui renvoie au 23 décembre 2018 les élections pour organiser le départ du président Joseph Kabila.

Le deuxième et dernier mandat du président a pris fin il y a un an, le 20 décembre 2016, conformément à la Constitution. Le gouverneur de la capitale, Kinshasa, avait prévenu qu'il "ne saurait prendre acte" d'une "marche pacifique" organisée par l'opposition, parce que "la commission électorale a déjà fixé l'opinion (nationale et internationale) sur la date de la tenue des élections". L'appel de l'opposition s'est traduit par un ralentissement de l'activité à Kinshasa où la circulation était plus fluide que d'habitude.

A Lubumbashi, deuxième ville du pays (sud-est), trois jeunes ont été arrêtés après avoir tenté d'incendier un tribunal dont les vitres ont été cassées, a indiqué un porte-parole de la police. A Bukavu (est), une dizaine de personnes qui tentaient de se regrouper ont fui pour ne pas être arrêtées. A Goma (est), la ville était quadrillée depuis la veille par les forces de l'ordre en raison d'une conférence des vingt-six gouverneurs provinciaux, en présence du président Kabila.

Cette journée a été moins violente que la précédente mobilisation du 30 novembre (un mort, des dizaines de blessés et d'arrestations). Elle est sans commune mesure avec les violences de septembre et décembre 2016, où des dizaines de personnes avaient été tuées à Kinshasa lors de marches demandant au président Kabila de quitter le pouvoir à la date prévue du 19 décembre 2016. Un accord majorité-opposition avait alors été trouvé sous l'égide de l'Eglise catholique, le 31 décembre 2016, prévoyant des élections au plus tard en décembre 2017.

La communauté internationale a pris acte du nouveau calendrier renvoyant les élections au 23 décembre 2018, sous plusieurs conditions, dont le respect du droit d'expression et de réunion.

AFP

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