Enjeux politiques : Martin Fayulu rejette l’appel à la coopération lancé par António Guterres

Jeudi 7 Février 2019 - 17:15

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Le challenger du chef de l'Etat à la présidentielle du 30 décembre a dénoncé la démarche du secrétaire général de l’ONU dont la récente déclaration sur Radio France internationale (RFI) tend à « détourner les Congolais de la démocratie en favorisant un compromis politique au détriment des élections».

Sur les antennes de RFI, le secrétaire général des Nations unies exhortait, le 6 février, la communauté internationale à coopérer avec les nouvelles autorités de la République démocratique du Congo (RDC). Sans ambiguïté, António Guterres s’est rangé du côté de Félix Tshisekedi, passant l’éponge sur  les contestations post électorales aujourd’hui incarnées par Martin Fayulu qui continue de réclamer la vérité des urnes. Le secrétaire général de l'ONU a estimé qu’il était temps de « coopérer avec le Congo et ses autorités pour aider le pays à sortir des difficultés énormes qu'il connaît encore ». Tout en saluant la volonté de coopération mutuelle entre les Nations unies et la RDC, il a également émis le vœu de voir le dialogue entamé avec le nouveau président congolais aboutir de manière à résoudre  les grands problèmes sécuritaires que connaît le pays, surtout dans sa partie est.

De ce fait, a estimé Antonio Guterres, il était illusoire de penser que l’on pourrait rapidement fermer la mission onusienne en RDC d’autant plus, a-t-il ajouté, qu'« il y a encore un travail à faire en étroite coopération avec les autorités et le peuple congolais ». Et à propos du gouvernement en gestation, il a souhaité qu’il soit « capable de créer les conditions pour que le pays puisse surmonter les difficultés politiques, économiques, sociales et puisse trouver une stabilité qui permette de trouver une solution à ses problèmes ». Le secrétaire général de l'ONU attend du futur gouvernement « un service dévoué à la cause du peuple congolais », qu’il soit capable d’être inclusif en ralliant tous les Congolais.   

Des propos qui ont fait tache d'huile car, mal digérés par le candidat malheureux à la présidentielle, Martin Fayulu, qui a répliqué qu'il n’était pas question de coopérer avec quelqu’un qui a obtenu « moins de 17 %. « Le problème aujourd’hui, c’est comment faire accepter aux Congolais, et même au monde entier, que quelqu’un qui a eu moins de 17 % soit président de la République, alors que celui qui a plus de 62 % ne puisse pas exercer le pouvoir. Si la communauté internationale veut tuer la démocratie au Congo, qu’on nous le dise car, quel est ce Congolais qui, demain, pourra encore faire confiance aux élections ? », s’est-il interrogé, réagissant aux propos d'Antonio Guterres. Et d’enchaîner : « C’est comme si le Congo était un pays exceptionnel comparativement à ce qui se passe au Venezuela, par exemple, où la communauté internationale semble opter pour l’organisation de nouvelles élections ».

Martin Fayulu a dénoncé la démarche du secrétaire général de l’ONU dont les propos tendent à « détourner les Congolais de la démocratie en favorisant un compromis politique au détriment des élections ».   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Antonio Guterres

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