Enquête internationale sur le Kasaï : une pression supplémentaire sur le Conseil des droits de l'Homme

Lundi 19 Juin 2017 - 15:45

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La représentante américaine à l'Onu accuse le Conseil de passivité sur le dossier des atrocités commises dans la province du Kasaï en RDC et demande une nouvelle fois une enquête internationale.

 

L’ouverture d’une enquête internationale sur les violences au Kasaï tarde à être effective. Les voix discordantes se font entendre quant à l’opportunité d’ouvrir cette enquête internationale réclamée à cors et à cri par l’Onu et quelques partenaires de la RDC. En tout cas, pour Washington qui semble prendre le devant dans cette affaire en insistant sur l’ouverture immédiate de cette enquête internationale, les tergiversations et la position de Kinshasa par rapport à ce dossier ne sont pas de nature à favoriser l’éclatement de la vérité. C’est dans ce cadre qu’il faut situer le nouveau forcing de Washington qui, dans un récent communiqué au vitriol, met un accent sur la gravité des atrocités commises dans la province du Kasaï lesquelles requièrent une enquête internationale. Celle-ci devra investiguer notamment sur les graves abus commis dans la région, notamment les exécutions sommaires, les meurtres d'enfants, le recrutement d'enfants soldats et les violences sexuelles.

Par la voix de sa représentante à l'Onu Nikki Haley, les Etats-Unis assurent avoir reçu des rapports faisant état d'exécutions sommaires et de viols de masse dans cette partie de la RDC. Il s’agirait, d’après l'ambassadrice américaine,  de nouveaux rapports très dérangeants faisant état d'une active campagne de meurtres et de viols de masse contre des femmes et des enfants commis par les FARDC au Kasaï. Ces faits graves ajoutés à ceux antérieurs de violence découlant des affrontements entre les forces armées et la milice de Kamuina Nsapu obligent la justice internationale, au nom du droit humanitaire, à se saisir de ce dossier afin que les responsabilités soient établies.   

Réitérant son appel à l‘ouverture d’une enquête internationale, Washington accuse le Conseil droits de l'Homme à Genève de ne pas faire preuve d’empressement dans la conduite de cette affaire. Bien au contraire, estime Washington, cette institution onusienne se complaint dans une sorte de passivité coupable et complice alors que la mise en place de cette enquête internationale est attendue en début de cette semaine.

Toutefois, il est à noter que l’ouverture de cette enquête ne sera pas automatique puisqu’elle est assujettie à un certain nombre des préalables dont l’adhésion des quarante-sept Etats membres composant le Conseil. Ce qui, à en croire les analystes, est loin d’être un acquis. Les africains et les européens ne s’accordent pas, en effet, quant à leur approche sur la question. Les premiers souhaitent une simple condamnation et une assistance logistique aux autorités congolaises pour leur enquête tandis que les seconds adoptent une posture de fermeté en exigeant une enquête internationale.

Entretemps, un débat sur l’efficacité du Conseil des droits de l'Homme se fait jour dans les milieux intéressés. « S'il ne se penche pas sur les faits aussi horribles que ceux qui se produisent dans les Kasaï, a quoi sert-il donc ? », s’est interrogée Nikki Haley pour qui, les atermoiements du Conseil, est un indice de sa légèreté dans la conduite du dossier kasaien. Pendant ce temps, des officiels congolais dont la ministre RD-congolais des droits humains séjournent à Genève dans le but de faire acter la position congolaise plutôt axée sur un appui international à une enquête interne dont Kinshasa prendrait les commandes.                                        

          

Alain Diasso

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