Enseignement : le Congo opte pour une alphabétisation sans exclusive

Lundi 2 Septembre 2013 - 18:53

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En prélude à la célébration de la Journée internationale de l’alphabétisation, le 8 septembre, sous le thème « Alphabétisation pour le XXIe siècle », le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire a lancé ce matin au Palais des congrès de Brazzaville, la neuvième édition de la semaine nationale d’alphabétisation

Considérée comme une opportunité d’évaluation des actions réalisées, des processus, des effets et des défis persistants, la semaine nationale est placée sous le thème : « Alphabétisation sans exclusive pour un développement socio-économique durable ». D’après la directrice générale de l’alphabétisation, Marie Géneviève Maloumbi, le Congo a mis en œuvre et réalisé des projets majeurs destinés aux jeunes en matière d’alphabétisation axés sur le genre, sur l’amélioration de la fonctionnalité des programmes, et sur la production des matériels didactiques adéquats. En outre, l’accent a été mis sur la formation des formateurs, le renforcement de la démarche partenariale, les capacités intentionnelles et sur les mécanismes de coordination.

Le taux d’analphabétisme est très élevé en milieu féminin

Cependant, la directrice générale de l’alphabétisation a reconnu que plusieurs franges de la population au niveau planétaire, n’ont pas encore échappé aux fléaux toujours décriés que sont l’analphabétisme, l’illettrisme et la déscolarisation. L’analyse du système éducatif non formel au Congo consiste en un diagnostic des éléments structurels, fonctionnels et pédago-andragogiques, ainsi qu’à l’établissement d'options et de pistes d’amélioration. « À l’heure actuelle, la population congolaise, estimée à 4 177 073 habitants, compte 425 228 personnes ayant 15 ans et plus qui ne savent ni lire, ni écrire. On déplore un taux d’analphabétisme très élevé en milieu féminin, où il est trois fois plus grand. Cette situation est plus accentuée en zone rurale, où plus de la moitié de la population féminine est analphabète », a annoncé Marie Géneviève Maloumbi.

« Avec 255 centres d’alphabétisation et de réscolarisation, le Congo est l’un des rares pays qui a mis en place ces structures dont la particularité est d’accueillir des enfants en âge scolaire non scolarisés, déscolarisés et ceux qui sont en difficultés scolaires. Les effectifs des apprenants dans ces centres s’élèvent à 10 071 dont 4 747 femmes, avec 1223 admis au CEPE cette année, dont 657 femmes. Quant au personnel de l’éducation non formelle, les centres sont animés par 80% de bénévoles, contre 20% de fonctionnaires. De plus, le niveau de qualification des animateurs est à améliorer. Il en va de même de l’encadrement administratif des personnels non-enseignants », a-t-elle souligné.

Et la directrice générale de l’alphabétisation de reconnaître : « La qualité de l’enseignement est en étroite corrélation avec la disponibilité et la qualité des ressources humaines, de la pertinence des programmes et des méthodes pédago-andragogiques utilisées. Or, actuellement, le système éducatif non formel ne dispose ni de personnel, ni de structures d’accueil qui lui sont propres. Il doit faire recours en permanence au système éducatif formel, qui du reste accuse des déficits manifestes aussi bien en personnel qu’en structures d’accueil. »

Un autre problème soulevé concerne le cadrage budgétaire. En effet, le financement direct du budget national pour le secteur du système éducatif non formel, ne s’avère pas plus alléchant, il représente au plus 1% du budget ministériel, alors que les organisations internationales le souhaitent au moins à 3%.

Rendant public le discours de son homologue de l’enseignement primaire empêché, le ministre de l’Enseignement technique, professionnel, de la Formation qualifiante et de l’Emploi, Blaise Serge Zoniaba, a rappelé que l’alphabétisation occupait une place de choix dans le programme du gouvernement. « Depuis des décennies déjà, a-t-il rappelé, le ministère de l’Enseignement, primaire et secondaire a étendu aux départements et aux localités du Congo, les actions d’alphabétisation et de rescolarisation, précédemment limitées aux zones urbaines et périurbaines. »

Se félicitant de l’appui multiforme de tous les partenaires nationaux et internationaux dont les agences du système des Nations unies, il a indiqué que le département était résolument engagé à renforcer ses capacités institutionnelles en matière d’éducation non formelle et à consolider les compétences des encadreurs et animateurs des structures d’alphabétisation. « La célébration de cette semaine nationale est synonyme d’apporter la bonne dose d’incitation motivante aux encadreurs et animateurs, afin de faire changer le niveau d’instruction, les attitudes et les comportements des jeunes et des adultes non lettrés pour parvenir à l’égalité des chances pour tous », a-t-il conclu.

Rappelons que plusieurs activités sont programmées dans le cadre de cette semaine, parmi lesquelles, la revue fondamentale et la validation des programmes et manuels en usage dans les centres de rescolarisation. Le renforcement des capacités des animateurs et des encadreurs des centres feront l’objet des travaux en atelier. 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Lancement au Palais des congrès de Brazzaville, de la neuvième édition de la semaine nationale d’alphabétisation. Photo 2 : La semaine nationale d’alphabétisation en prélude à la Journée internationale consacrée à l'alphabétisation.