Enseignement supérieur: l'Asadho souhaite l’assainissement du secteur

Mardi 5 Février 2019 - 18:00

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L'association, par la voix de son président, Me Jean Claude Katende, a indiqué, le 5 février, que les institutions d'enseignement supérieur et les universités de la République démocratique du Congo (RDC) n'étaient plus compétitifs ni performants.

Sur le Top 200 de meilleures universités africaines, a fait remarquer le président de l'Association africaine des droits de l'homme (Asadho), il n’y a aucune de la RDC. « En suivant le discours des autorités académiques et de certains professeurs devant les étudiants, ceux-ci donnent l’impression qu’on est en face des savants alors que c’est la médiocrité dans son point le plus fort », a-t-il déploré, invitant le nouveau chef de l’Etat congolais et son prochain gouvernement à mettre de l’ordre et du sérieux dans ce secteur, afin de l'assainir.

Aucun pays au monde, a soutenu Me Jean Claude Katende, ne peut se redresser et envisager de faire face aux défis nationaux et mondiaux sans universités à la pointe de la formation et sans étudiants bien formés, compétitifs sur la scène mondiale. « L’émergence sans meilleures universités est impossible », a-t-il souligné.

Les vrais problèmes des universités du Congo, se convainc le président de l'Asadho, sont notamment la médiocrité, la corruption, etc. La médiocrité serait, selon lui, à tous les niveaux et surtout chez certains professeurs. « Il y a des professeurs qui utilisent les mêmes notes de cours sans les actualiser depuis des années, qui donnent toujours les mêmes travaux pratiques toutes les années. Beaucoup de professeurs de nos universités sont incapables de publier des articles dans de revues de renommée internationale. Ils racontent leur vie, leurs  aventures sexuelles ou leurs voyages à travers le monde aux étudiants en lieu et place de les former », a décrié Jean-Claude Katende. Ce type de professeurs, a-t-il insisté, doit être exclu des universités pour incompétence et médiocrité. 

Ce juriste, activiste des droits de l’homme et penseur libre congolais a également critiqué le mauvais état des infrastructures qui ne stimule pas la réflexion ni l’excellence.  Jean-Claude Katende a plaidé pour que les infrastructures universitaires soient renouvelées ou réhabilitées et le budget du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire revu à la hausse de manière progressive sur les cinq ans de mandat du nouveau président.

Pour améliorer les enseignements dans les universités de la RDC, il est urgent de revenir aux mesures prises par le Pr Mashako Mamba de supprimer toutes les universités privées non viables et qui fonctionnent en violation de la loi cadre, a-t-il proposé. Cette décision, a relevé Jean-Claude Katende, était très combattue mais c’est le prix à payer pour redorer l’image ternie des universités du pays. « Quand on forme certains Congolais en dessous des arbres ou dans des cases en chaume comme cela se fait dans certains milieux en RDC, que peut-on attendre de bon de ce type d’étudiants ? », s’est-il demandé.

Au-delà de tout, le penseur libre a également conseillé de combattre la corruption qui gangrène les milieux universitaires où, selon lui, tout est acheté : les inscriptions, les points, les diplômes, les titres académiques, etc. « Nous voulons de signaux clairs de la part du président et du nouveau gouvernement qu’ils sont déterminés à changer les choses dans les universités et donner une nouvelle chance à notre pays. Nous jugerons le président Félix Tshisekedi sur la base des actes », a-t-il conclu.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Jean-Claude Katende et, en médaillon, l'actuel ministre de l'ESU, Stève Mbikayi

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