Entrepreneuriat féminin : une réforme passée inaperçue

Jeudi 9 Novembre 2017 - 17:32

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La RDC a réussi à se démarquer de trente-six pays qui freinent encore l’activité des entrepreneuses, en imposant les démarches supplémentaires aux mariées ou en restreignant leur droit de détenir, d’utiliser et de transférer un bien, selon Doing business.

 

Un seul chiffre suffit à prouver l’importance de la réforme en RDC : 27 %. C’est la proportion des femmes qui ont réussi à faire agréer un projet au Guichet unique de création d’entreprise (Guce) sur les 7 000 agréés entre mai 2013 et octobre 2014. Ce n’est rien si l’on remonte plus, au lendemain de l’ouverture du Guce dans les années 2012. Entre avril et juillet 2013, le Guce a enregistré l’ouverture de 160 entreprises dont 25 seulement appartenaient à des femmes.

Si l'entrepreneuse reste très active en RDC, il faut noter malheureusement que sa participation demeure à ce jour très timide. Pourtant, les atouts ne manquent pas pour plaider en sa faveur. Il y a, par exemple, sa solvabilité. 60 % des personnes qui remboursent les crédits sont les femmes (source : FEC). Faute d’un accès facile au financement, beaucoup de femmes n’ont pas la chance de démarrer avec leurs propres moyens. Actuellement, une centaine d'entrepreneuses évoluent au sein de la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Mais elles sont bien plus nombreuses en réalité à évoluer dans l’informel. L’une des grandes enquêtes réalisées par l’Institut national de la statistique, dans les années 2004, a constaté que l' entrepreneuse représentait 61 % des entreprises non enregistrées répertoriées à cette époque dans la seule ville de Kinshasa.

Comme pistes de solution durable, les autorités compétentes doivent continuer à vulgariser cette réforme pour pousser plus de femmes dans l’ombre à rejoindre le secteur formel. Le Guce n’a pas attendu pour multiplier les rencontres avec les entrepreneuses dans le but de leur expliquer les facilités à tirer de l’agrément de leurs projets. Elles sont invitées à monter des entreprises génératrices de revenus et d’emplois. La campagne devra se faire tant à Kinshasa que dans les grandes villes du pays.

La question du financement reste une priorité à ne pas éluder. Partant de la reconnaissance de leur solvabilité, certaines entrepreneuses vont plus loin en proposant aux banques d’introduire des prêts à des taux plus intéressants. Outre la question du financement, il y a surtout celle relative à la formation. Des voix s’élèvent pour recommander des sessions de formation dédiées aux  entrepreneuses dans différentes branches.

Laurent Essolomwa

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