Environnement : des solutions innovantes pour remplacer le plastique

Vendredi 28 Décembre 2018 - 12:03

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La matière, inventée par le chimiste belge Leo Baekeland, en 1907, avait été saluée comme « le matériau aux mille utilisations ».

La production de plastiques synthétiques a ensuite décollé au cours des décennies suivantes. Mais maintenant que le coût environnemental de ces matériaux miracles est de plus en plus clair, la recherche de solutions de remplacement est sur sa lancée. La chasse aux solutions de remplacement est urgente. Pour lutter contre la pollution marine, comme l’a souligné la campagne « Océans propres » d’ONU environnement, il faut trouver de nouveaux moyens de concevoir et de réutiliser les plastiques dont nous ne pouvons nous passer.

Dans l’espoir d’inspirer les pionniers, la Fondation Ellen MacArthur a organisé un concours pour l’invention de matériaux circulaires doté d’un prix d’un million de dollars afin de dénicher les meilleurs modèles de matériaux pour remplacer les emballages utilisés pour les sauces, le café et les collations.

Les lauréats de cette année comptaient une équipe de l’Université de Pittsburgh (Etats-Unis) qui utilise la nanotechnologie pour créer un matériau recyclable destiné à remplacer un emballage multicouche complexe et non recyclable. L’équipe a fabriqué des emballages à partir de couches de polyéthylène, faciles à recycler, et a reproduit les qualités d’autres plastiques en modifiant la structure à l’échelle nanométrique.

Quelques innovations concrètes

Ces innovateurs talentueux incarnent le type de réflexion originale qu’ONU environnement espère présenter lors de la quatrième assemblée des Nations unies pour l’environnement, en mars prochain.

Les designers Vlasta Kubušová et Miroslav Král ont créé une solution de remplacement du plastique entièrement naturelle à base d’amidon de maïs, de sucre et d’huile de cuisson. Le Nuatan est considéré comme suffisamment sûr pour être ingéré par les poissons, a une durée de vie de quinze ans, résiste aux températures très élevées et est biodégradable. Les concepteurs, qui ont travaillé avec l’Université de technologie slovaque, cherchent des collaborateurs pour réduire leurs coûts de production élevés.

L’Académie chinoise des sciences affirme que des scientifiques ont mis au point un composite de polyester qui réagit avec l’eau et se décompose en laissant de petites molécules non polluantes. Les travaux ont été réalisés par des chercheurs souhaitant mettre au point des plastiques biodégradables dans lesquels les microbes naturels pourraient se décomposer en dioxyde de carbone et en eau. Les chercheurs ont ajouté des composés hydrosolubles et hydrolysables à un polyester biodégradable.

L’entreprise américaine « Dell Technologies » a mis au point un rembourrage en bambou pour remplacer la mousse dans ses cartons et a également fabriqué des emballages avec de la paille de blé produite à partir de déchets agricoles et de champignons. Cela a permis d’éliminer neuf millions de kilogrammes d’emballage et de réduire leurs coûts en énergie, eau, transport et production, tout en réduisant les émissions.

Des chercheurs de l’Université suédoise de Lund ont, quant à eux, mis au point un thermoplastique à base d’épluchures de pomme de terre et d’eau qui peut se dégrader dans la nature en deux mois. « Potato Plastic », produit des couverts, des pailles et des emballages en chauffant un mélange d’eau chaude et de fécule de pomme de terre, en versant le liquide dans un moule et en le mettant au réfrigérateur. La fécule de pomme de terre est extraite des épluchures en provenance des fast-foods ou des pommes de terre jugées impropres à la vente dans les supermarchés. La conception de ce produit, mise au point par un étudiant de Göteborg, a été sélectionnée pour le prix James Dyson.

Boris Kharl Ebaka

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