Environnement : les tourbières de la Cuvette, un véritable trésor de biodiversité pour la planète

Jeudi 11 Avril 2019 - 23:17

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La récente Assemblée des Nations unies pour l'environnement qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, a adopté une toute première résolution relative aux tourbières qui donne une impulsion aux efforts de conservation et de restauration.

Les tourbières couvrent environ 3% de la superficie terrestre de la planète, stockent d’énormes quantités de carbone et constituent des habitats pour la flore et la faune diverses. La découverte récente de l’un des plus grands puits de carbone du Bassin du Congo, la Cuvette centrale, qui chevauche la République du Congo et la République démocratique du Congo (RDC), a considérablement modifié les estimations des réserves de carbone captées par les tourbières. La tourbière de la Cuvette centrale est un véritable trésor de biodiversité, comme l’a rappelé la ministre de l'Environnement de la République du Congo, Arlette Soudan-Nonault, lors de la quatrième Assemblée des Nations unies pour l’environnement.

Alors que l’Indonésie était au centre des discussions au sujet du partage des efforts de lutte contre les incendies répétés des tourbières causés par leur drainage et pour leurs initiatives de restauration et de conservation à grande échelle, les tourbières tropicales ne sont pas le seul type de tourbière. En fait, ces écosystèmes se trouvent dans environ cent quatre-vingts pays. ONU Environnement a récemment attiré l’attention sur les vastes tourbières de pergélisol du Grand Nord et sur l’importance de les conserver, car elles sont des moyens de protection contre des changements climatiques potentiellement catastrophiques.

Au cours des négociations, les États membres ont compris que pour obtenir une action mondiale sur les tourbières, la résolution devrait couvrir toutes les tourbières, pas uniquement les tourbières tropicales.  Des délégations de l’Union européenne et des États-Unis ont collaboré avec l’Indonésie et la RDC pour trouver un engagement en faveur de l’action climatique, de la restauration des écosystèmes, de la résilience et de moyens de subsistance tout en excluant leur drainage.

Les Etats invités à mieux gérer les tourbières

La résolution finale, par la suite approuvée, non contraignante juridiquement, mais que les États ont l’obligation morale de respecter, a été fermement appuyée et saluée par les États membres pour son alignement sur le thème de l’Assemblée. La résolution engage vivement les États membres et autres parties prenantes à mettre davantage l’accent sur la conservation, la gestion durable et la restauration des tourbières partout dans le monde.

Comme l’Indonésie l’a appris à ses dépens, sous les tropiques, le secret de la prévention des incendies de tourbière est de s’assurer qu’elles demeurent humides. La restauration des tourbières drainées et dégradées nécessite souvent une réhumidification et une restauration de l’hydrologie des tourbières.

La résolution demande à ONU Environnement de « coordonner les efforts visant à dresser l’inventaire global, complet et exact des tourbières » : sans données fiables, les décideurs ne savent pas où se trouvent ces « points chauds du carbone » et ne peuvent pas apporter de changement durable. La résolution encourage également les « États membres et autres parties prenantes à intensifier la collaboration régionale et internationale aux fins de la conservation et de la gestion durable des tourbières » et « les États membres et tous les autres acteurs participant à la conservation, à la gestion et à la restauration des tourbières afin de favoriser la conservation et la gestion durable des tourbières ».

L’adoption de la résolution mondiale sur la conservation et la gestion durable des tourbières marque un moment important pour l’environnement, la conservation de la biodiversité mondiale, l’action pour le climat et la résilience, s’est félicité Tim Christophersen, chef du service Eau douce, sols et climat d’ONU Environnement et président du Partenariat mondial sur la restauration des forêts et des paysages.  Le moment est propice : la décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes 2021 - 2030 récemment annoncée devrait donner une impulsion aux efforts de conservation et de restauration des tourbières. 

 

Boris Kharl Ebaka

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